[quote][b][url=/v3/forum/reste-du-monde-26/topic/iai-kfir-918/?post=30047#post-30047]ciders[/url] a dit le 16/04/2010 à 22:04 :[/b] Quand une cellule de Mirage III rencontre un moteur américain... ... Jusque dans les années 1960, la quasi-totalité des appareils mis en ligne par les aviateurs israéliens étaient de fabrication française. Chasseurs, bombardiers, appareils de transport, hélicoptères… tous ou presque venaient de France, assurant des marchés réguliers aux industriels hexagonaux. Mais la situation changea en 1967. L’embargo qui suivit le début de la Guerre des Six Jours, en juin 1967, y mit un terme, et toutes les livraisons d’appareils neufs furent alors suspendues. mais Israël conserva la licence de production acquise en avril 1962, pour le Mirage III. Après avoir purement et simplement copié le Mirage 5J, donnant naissance au IAI [i]Nesher [/i] (“Aigle” ), rebaptisé plus tard Dagger par les aviateurs argentins, les Israéliens décidèrent de produire un dérivé plus puissant du Mirage, en se servant des fournitures américaines, arrivées en nombre dès 1967. Et parmi elles, des moteurs turbojet General Electric J79, les mêmes qui équipaient alors les McDonnell F-4 Phantom, et dont Tel-Aviv parvint à obtenir une licence de fabrication. Le développement du Nesher avait déjà posé de nombreuses et sérieuses difficultés techniques, les industries aéronautiques israéliennes étant alors incapables de mener à bien le programme. Ce fut aussi le cas pour celui du [i]Kfir[/i]. Une aide française discrète, les efforts des services de renseignement ( [i]Mossad[/i] ) et de nombreux tatônnements permirent des progrès sensibles. La principale difficulté résidait alors dans la modification de la structure des Mirage pour y placer le J79, préféré au turbofan Rolls-Royce Spey un temps envisagé. Le J79 étant en effet plus lourd pour une taille presque équivalente, mais permettant une poussée supérieure ( 35 % en plus en postcombustion ) et une consommation inférieure que pour l’Atar 9C français. Il fallut notamment modifier l’alimentation en air du moteur, renforcer la structure ( on remplaça certains éléments en aluminium par des pièces en titane ). Un Mirage III BJ remotorisé avec un J79 vola en 1970, mais le premier prototype de Kfir ne décolla qu’en 1973. Les premiers appareils ( qui furent dénommés par la suite Kfir C-1, 27 ayant été produits au total ), livrés à partir de fin 1975, se révélèrent dangereux, deux d’entre eux étant presque immédiatement détruits sur accident. IAI dut alors rajouter, entre autres, sur le nez du chasseur des petites arêtes sur les côtés du nez, puis deux plans canard sur les entrées d’air. Finalement, les nouveaux appareils ( dénommés Kfir C-2 ) ainsi modifiés, donnèrent enfin satisfaction, et le Kfir put donner sa mesure. Mais à cette époque, la Heyl Ha’Avir commençant à recevoir des matériels extrêmement modernes, notamment ses premiers F-15A/B [i]Baz[/i], le Kfir n’avait plus la même importance pour les missions air-air. Il fut donc décidé de reconvertir les appareils produits pour des missions air-sol. Pour cela, on dota chaque appareil de 5 points d’emport dédiés aux munitions air-sol. Ainsi convertis, les Kfir se montrèrent assez efficaces, notamment au Liban en 1982. Mais dépassés par des appareils plus modernes qu’eux, les F-16A/B [i]Netz[/i] et les Douglas A-4 [i]Ahit[/i] par exemple, les Kfir furent assez vite relegués à des missions secondaires. Ils quittent les unités d’active en 1993, et celles de réserve en 1996. Paradoxalement, les Kfir ont peut-être eu plus de succès à l’étranger que dans leur pays d’origine, et encore plus paradoxalement, en allant parfois concurrencer leurs cousins français. En effet, de nombreux pays avaient acquis dans les années 1960 et 1970 des Dassault Mirage III ou Mirage 5, et il existait un marché prometteur pour leur modernisation. Face aux projets de modernisation français, IAI proposa son Kfir et celui-ci parvint à déloger Dassault de plusieurs marchés. Le premier client export du Kfir fut l’Equateur, qui acquit en 1982 dix Kfir C-2 et deux TC-2. En 1989, la Colombie obtint douze C-2 et un TC-2 d’occasion. Le Sri Lanka, confronté à la rébellion des Tigres tamouls, acheta en 1996 cinq ( ou six ) Kfir C-2 et un TC-2, suivis par plusieurs autres appareils ( René J. Francilion parle de cinq C-7, d’autres sources de deux C-2 et de quatre C-7 ). Il faut également mentionner les Etats-Unis, qui louèrent 25 Kfir C-1, entre 1985 et 1989 : deux unités d’agresseurs, la VF-43 [i]Challengers[/i] et l’escadron VMFAT-401 [i]Snipers[/i] en furent équipés. Désignés F-21A, ces Kfir reçurent les arêtes et les plans canard des C-2. En 2002, une entreprise privée, ATAC, loua sept C-2, puis en acheta six, qu’elle utilise dans des contrats avec l’US Navy et l’USAF. Enfin, le Kfir eut très certainement une grande importance dans le développement des Atlas [i]Cheetah[/i] sud-africains, qui reprennent en partie leur équipement électronique. Engagés au combat au Moyen-Orient dès 1977, puis en Amérique du Sud et au Sri Lanka, les Kfir sont crédités de deux victoires en combat aérien. La première, le 27 juin 1979, fut obtenue par le capitaine Shai Eshel, qui descendit un MiG-21 syrien. La seconde eut lieu en Amérique du Sud, lors du conflit entre l’Equateur et le Pérou, connu sous le nom de Conflit du Cenepa : le 10 février 1995, un pilote équatorien parvint à descendre un Cessna A-37B péruvien, avec un missile air-air Shafrir II. Au Liban, en 1982, les Kfir, protégés par une paire de missiles AIM-9 Sidewinder, et chargés de bombes, furent souvent employés à détruire les batteries sol-air syriennes, après que des F-4 Phantom aient pulvérisé leurs radars à l’aide de missiles air-sol antiradarShrike. Malgré son âge, le Kfir connaît toujours un certain succès. Les programmes de modernisation proposés par IAI offrent l'avantage d'être bien moins coûteux que l'achat d'appareils neufs, un facteur à ne pas négliger dans un contexte économique difficile. C'est ainsi que la Colombie a investi dans le passage de ses Kfir au standard C-10, ce qui a poussé l'Equateur à racheter à l'Afrique du Sud 9 Cheetah-C, eux-mêmes développés à partir de Kfir israéliens. [b]Versions principales : [/b] - [i]C-1[/i] : première variante ; la variante F-21A est constituée de C-1 disposant des améliorations aérodynamiques des C-2 - [i]C-2[/i] : C-1 modifiés à partir de 1976 ; environ 182 exemplaires produits ; quelques appareils, C-2 Tzniut, furent modifiés pour assurer des missions de reconnaissance, grâce à l’emport d’une caméra dans le nez - [i]TC-2[/i] : biplace d’entraînement - [i]C-7 [/i]: version largement améliorée, notamment grâce à un réacteur J79-GE1JE plus puissant, deux points d’emport supplémentaires (permettant l’emport d’une charge totale de 5000 kg) et d’un radar Elta EL/M-2021B - [i]TC-7[/i] : biplace d’entraînement - [i]C-10[/i] : C-7 modernisé, standard proposé aux pays acheteurs et appliqué notamment par la Colombie à ses appareils ; les Kfir équatoriens modernisés au standard Kfir CE en sont proches ... [b]Caractéristiques :[/b] Type: chasseur-bombardier 1er vol du prototype: juin 1973 Mise en service: 1974 Version : Kfir C2 Motorisation : 1 General Electric J79-J1E, de 52,9 kN de poussée à sec, et 79,6 kN avec postcombustion Equipage : 1 pilote Vitesse maximale : 2 440 km/h Plafond pratique : 17 680 m Distance franchissable maximale : environ 3 000 km Rayon d'action de combat : 768 km ( mission haut-bas-haut, avec 2 missiles air-air Python 2, 2 réservoirs auxiliaires de 1 300 litres chacun et 7 bombes de 250 kg chacune ) Masse à vide : 7 285 kg Masse maximale au décollage : 14 670 kg Envergure : 8,21 m Longueur du fuselage : 15,65 m Hauteur au sol : 4,55 m Surface alaire : 34,80 m² Armement : - 2 canons DEFA 553 de calibre 30 mm ( 140 coups chacun ) - environ 6 000 kg de charge militaires extérieures Pays utilisateurs : Colombie, Equateur, Etats-Unis, Israël, Sri Lanka[/quote]