[quote][b][url=/v3/forum/aviation-civile-17/topic/les-compagnies-a%C3%A9riennes-du-monde-143/?post=25176#post-25176]ogotaï[/url] a dit le 21/09/2008 à 14:15 :[/b] [url=http://www.tdg.ch/actu/economie/2008/09/19/alitalia-possible-deuil-italiens-geneve]Saga du train de vie somptueux d’Alitalia[/url][quote] Le calme après la tempête. La rupture entre les syndicats et les repreneurs d’Alitalia n’a pas cloué les avions au sol. En effet, la compagnie aérienne avait déjà été déclarée insolvable le 29 août dernier. La procédure avait permis de bloquer le paiement de ses dettes. Le commissaire extraordinaire peut donc utiliser les dernières liquidités en caisse pour payer les dépenses courantes, notamment le carburant et assurer la permanence du service. Des fonds qui devraient permettre de «tenir» encore une dizaine de jours. Au-delà, la direction de l’aviation civile a fait savoir qu’elle sera contrainte de retirer sa licence de vol à Alitalia. Le gouvernement a donc relancé des négociations informelles, pour tenter de renouer le dialogue entre syndicats et repreneurs ou trouver de nouveaux acquéreurs. Mais l’opinion publique italienne fait d’ores et déjà le procès des coupables de ce désastre. Les pilotes d’Alitalia représentent une caste dans la caste. Ainsi, ils sont 135 pour assurer le fonctionnement de cinq avions cargo, soit 27 par appareil pour effectuer les rotations… cinq fois plus nombreuses que dans les autres compagnies aériennes. Même en ne volant que 571 heures par an, contre 900 heures pour leurs homologues de Ryanair, les comptes ne tournent pas. Des taxis prennent et raccompagnent les pilotes à leur domicile. Aux frais du transporteur. Et à Venise, ce sont des vedettes qui les déposent au Lido, dans le très luxueux Hôtel des Bains. Stratégie hasardeuse Les responsables politiques se sont également toujours sentis chez eux à Alitalia. Pilote à ses heures perdues, le député Luigi Martini avait besoin de faire trois décollages et trois atterrissages tous les 90 jours, pour conserver sa licence. Alitalia a accepté… et lui a versé un salaire, par la même occasion! Ancien ministre de l’Intérieur, Claudio Scajola obtint, quant à lui, la création d’une ligne Rome-Villanova D’Albenga, son collège électoral, qui se caractérise par un taux de remplissage dérisoire… En 2000, la décision de transférer le hub d’Alitalia de Rome à Malpensa (à Milan) fut une autre erreur stratégique. L’aéroport est mal situé et ses deux pistes non réglementaires. Les salariés n’ont jamais accepté ce transfert. Ainsi, 80% du personnel navigant résident à Rome, alors que la capitale ne totalise que 40% du trafic. Résultat: les vols ­Rome-Milan du matin et Milan-Rome du soir sont occupés par les employés d’Alitalia, qui partent travailler ou rentrent chez eux. Gratuitement. Pour ceux qui seraient contraints de passer la nuit à Milan, Alitalia réserve à l’année 600 chambres dans les hôtels de l’aéroport. Un train de vie luxueux qui s’est traduit dans la politique d’embauche. Alors que dans les années 90, toutes les compagnies du monde réduisaient leur personnel, le vecteur italien engagea 4520 salariés supplémentaires entre 1996 et 2001. Le 11 Septembre s’abattit sur une Alitalia en sureffectif. Lorsqu’elle n’est pas due à des erreurs stratégiques, la gabegie a des allures cocasses. Ainsi, il existe une commission de huit personnes payées pour trouver un nom aux avions. Un bureau d’Alitalia, avec 15 salariés, fut maintenu à Mexico jusqu’en 1999, alors que la compagnie aérienne n’avait plus de vol pour le Mexique depuis 1985. Et les administrateurs n’ont pas donné le bon exemple. Déjà fameux pour avoir ruiné les chemins de fer transalpins, Giancarlo Cimoli s’alloua un salaire six fois supérieur à celui de ses pairs présidents d’Air France ou de British Airways. Lorsqu’il fut limogé et laissa la compagnie dans le chaos, c’est en douceur qu’il atterrit, grâce à un parachute doré de 6 millions d’euros. (Dominique Dunglas, Rome)[/quote][/quote]