[quote][b][url=/v3/forum/autres-sujets-militaires-44/topic/les-anecdotes-de-lhistoire-a%C3%A9ronautique-650/?post=19574#post-19574]pcmax[/url] a dit le 22/01/2008 à 13:38 :[/b] Une nuit insomnie m'a permis de passer en revue divers topics et, moi qui croyais avoir tout lu, j'ai découvert un post de Little Boy en date du 04 août 2007 mettant en ligne dans "survol des bases aériennes Google Earth" un site que je connais très bien. Il s'agit d'un [url=http://img180.imageshack.us/img180/3401/dommeop9.jpg]site de la DGSE[/url] classé Secret Défense implanté sur les hauteurs de la commune de DOMME, dans le Périgord. Tout au début de ma carrière dans les années 80, DOMME a été ma première affectation et nous avions sur notre circonscription, en plus de l'aérodrome de SARLAT DOMME, ce centre de la DGSE implanté à quelques centaines de mètres de la piste. Bien sûr, l'accès y était très réglementé, même pour nous qui n'avions le droit que de prendre contact avec le poste de sécurité. L'enceinte, en plus d'être électrifiée était doublée d'un "couloir à chiens" ou une dizaine de molosses sans patron auraient dévoré en quelques secondes le premier inconscient. Ce site était bien entendu signalé interdit de survol sur les cartes aéronautiques et les photographies y étaient interdites. Combien de fois avons nous dû, à mon grand désarroi, nous précipiter sur quelques vacanciers amateurs de photos rares, surpris par le poste de garde équipé de jumelles puissantes, à clicher sans retenue ces grandes oreilles blanches sortant du sol. La saisie des pellicules était à chaque fois un moment pénible pour ces "délinquants" qui voyaient s'envoler, avec l'objet du délit, les photos de vacances en Périgord ! Par un début de soirée d'automne, le téléphone rouge, qui nous reliait en direct avec le centre, sonna et la vigie nous signala qu'un avion venait de se poser dans l'enceinte du "centre". Le pilote avait été interpellé a la descente de son appareil ! Nous avons alors découvert, à ma plus grande joie un avion amateur type surface canard (rare à l'époque) un peu de ce [url=http://fr.wikipedia.org/wiki/Rutan_Long-EZ]type[/url] à l'allure fort sympathique et son pilote, jeune ingénieur en aéronautique TOULOUSE où avait été fabriqué l'engin, tout autant sympathique que sa monture. Il nous expliqua tranquillement que, subissant une panne radio et instruments de navigation, il s'était posé "court" entre les rangées de lumières qu'il croyait être celles de la piste de l'aérodrome voisin, fermé la nuit et qui n'étaient que l'éclairage de l'enceinte du centre ! Passant en quelques secondes de son proto à l'estafette de service, ce jeune "criminel" me fût confié et placé en garde à vue où il expliqua avec tous les détails et devant mon admiration non feinte, les péripéties de son vol hasardeux. Lorsqu'il fut l'heure de le placer en chambre de sécurité pour la nuit, mon patron me rappela que celles-ci, en réfection, ne pouvaient l'accueillir et que je devais passer une nuit de garde auprès du héros du jour. Passionné d'aviation certes mais père de famille avant tout, j'avoue que je ne suis pas senti de passer la nuité dans le bureau et je pris une décision qui aurait pu me coûter ma carrière. J'étais bien ami avec un restaurateur hôtelier du village et je savais que cette saison creuse lui permettait d'héberger une personne de plus. L'accord fût conclu par téléphone dans l'instant et, quelques minutes plus tard, deux ombres furtives passaient le portail de la caserne et se dirigeaient dans le noir vers l'hôtel voisin où je laissais mon client pour la nuit avant de revenir rejoindre ma famille, muni de papiers d'identité, de la licence de vol de mon touriste et de sa promesse de garder le secret. Le matin tôt, le trajet inverse fût accompli sans problème et, avant que mon patron ne prenne le service, comme deux complices, nous avons créâmes dans le bureau censé nous avoir hébergé, le désordre d'une nuit blanche. J'appris plus tard que le jeune délinquant, à qui l'aventure n'avait en rien entamé son appétit, avait goûté aux nombreuses spécialités culinaires du Périgord et qu'il avait dormi comme un bébé dans cet hôtel quatre étoiles ! Il fût remis en liberté dans la journée, muni d'une convocation au tribunal et ses collègues qui vinrent le récupérer furent supris, tout comme mes camarades, de l'insistance avec laquelle notre voyageur me remerçiait ! L'avion fût pris en charge et réparé dans les jours suivants et repris son vol vers d'autres destinations que j'espérais plus sûres ! Je n'ai plus entendu parler de mon délinquant mais je l'ai souvent imaginé conter à ses proches son aventure aéronautique sur le secteur de DOMME et les conditions d'une garde à vue "quatre étoiles" ! Quelques mois plus tard, sur le même aérodrome, j'ai eu à traîter une affaire plus grave, à l'issue heureuse mais surtout unique en France : Le détournement avec arme d'un avion d'aéroclub ! Mais.. celà fera l'objet d'un prochain récit ! :wink: .[/quote]