[quote][b][url=/v3/forum/histoire-et-actualit%C3%A9s-45/topic/remplacement-des-ravitailleurs-us-152/?post=17410#post-17410]nico2[/url] a dit le 09/03/2010 à 15:45 :[/b] Et voilà, encore une fois j'aurais eu raison :mrgreen: . Comme prévu, cette compétition de pacotille a pris fin, et comme prévu c'était un appel d'offre déguisé en rafle en faveur de Boeing. Sans surprise aucune. Autre article, du Monde de ce jour : [url=http://www.lemonde.fr/economie/article/2010/03/09/eads-abandonne-a-boeing-le-marche-des-avions-ravitailleurs-de-l-armee-americaine_1316539_3234.html]Avions ravitailleurs américains : EADS renonce[/url] [quote] C'est fini : EADS "ne sera pas candidat", a annoncé l'avionneur européen, lundi 8 mars. Le groupe a renoncé à concourir pour l'obtention de l'énorme marché du renouvellement de la flotte d'avions ravitailleurs de l'armée américaine. Un contrat qui porte sur la fourniture, sur dix à quinze ans, de 179 appareils, pour un montant estimé de 35 à 40 milliards de dollars (jusqu'à 30 milliards d'euros). Jugeant le nouvel appel d'offres inéquitable, Northrop puis EADS confirment leur retrait de la compétition. Le groupe a perdu 763 millions d'euros en 2009 Le titre EADS chutait fortement mardi 9 mars à la Bourse, perdant 5,20 %, à 15 euros, en début de matinée, après la publication de ses résultats annuels et l'annonce de son retrait de la compétition des avions ravitailleurs américains. Pour la troisième fois depuis sa création voici dix ans, le groupe franco-allemand plonge dans le rouge. La maison-mère d'Airbus a annoncé une perte de 763 millions d'euros pour 2009. Les comptes sont plombés par des provisions d'1,8 milliard sur l'A400M, l'avion de transport militaire, et de 240 millions sur l'A380. Cette année, EADS s'attend à un chiffre d'affaires "globalement stable" (42,8 milliards en 2009) et à un résultat d'exploitation "d'environ 1 milliard" après une perte de 322 millions en 2009. Le retrait d'EADS "n'est ni un renoncement, ni un coup de poker", selon Gallois Le partenaire américain d'EADS dans cette compétition, Northrop Grumman, a estimé que l'appel d'offres favorisait Boeing. "Je partage son jugement, a affirmé, mardi au Monde, Louis Gallois, président exécutif d'EADS. Je le regrette d'autant que nous avions gagné la compétition en 2008 avant qu'elle ne soit remise en cause." Tom Enders, le patron d'Airbus, s'est dit lui "très frustré (...), mais les vrais perdants ce sont l'armée américaine et les contribuables". C'est la fin d'une saga de près de dix ans au cours de laquelle les conditions de l'attribution du marché, donc ses enjeux industriels, et le cahier des charges n'auront cessé d'être modifiés d'une échéance électorale à l'autre. Le marché des avions ravitailleurs américains, dont la flotte est très vétuste, aura été une affaire autant politique qu'économique et logistique. Les lobbies et leurs juristes se sont déchirés à coups de millions de dollars de financements divers et variés pour obtenir les faveurs du Congrès et de l'administration en place - en particulier des décideurs au Pentagone. Formellement, EADS et son partenaire américain, l'avionneur militaire Northrop-Grumman, ont décidé de retirer leur candidature pour des motifs juridico-techniques. Ils estiment que la dernière modification de l'appel d'offres effectuée par le département de la défense "favorise clairement" leur rival, l'américain Boeing, et qu'en soumissionnant, ils ne feraient qu'entretenir la "fiction" d'une compétition en réalité jouée d'avance. Les nouvelles conditions d'attribution font en effet du coût de l'appareil la condition prioritaire d'acquisition. Or il était de notoriété publique que le tanker dit "transatlantique" d'EADS-Northrop, le KC-45, une version adaptée de l'A330, était plus cher, mais que son rapport qualité-prix était jugé supérieur par presque tous les experts, Américains inclus. En 2008, l'US Air Force avait motivé sa préférence pour le KC-45 en invoquant l'état d'avancement de son prototype, sa capacité d'emport en carburant et son rayon d'action supérieurs à ceux de son concurrent. Las, le recours déposé par Boeing avait été validé par l'équivalent américain de la Cour des comptes. En réalité, estime Richard Aboulafia, expert en défense et aéronautique du consultant Teal Group à Fairfax (Virginie), "Northrop et EADS sont tombés victimes d'une conjoncture politico-économique très défavorable". Ils se sont beaucoup appuyés sur le candidat républicain à la présidence John McCain (qui avait poussé un PDG de Boeing à démissionner en 2003) et sur un des hommes forts du Sénat, Richard Shelby, de l'Alabama, principal représentant républicain à la commission bancaire et coprésident du Caucus sur la sécurité nationale du Congrès. Accessoirement, si EADS-Northrop l'avaient emporté, l'Alabama aurait été le principal bénéficiaire des créations d'emplois générées par leur futur tanker. Mauvaise pioche : Barack Obama fut élu, et Boeing, dont le siège social se trouve à Chicago (Illinois), n'avait pas lésiné sur la manne offerte à sa campagne. Mauvaise pioche encore sur le terrain économique. "Avec la crise, ajoute M. Aboulafia, le choix d'un appareil entièrement américain, qui plus est acquis à moindre coût, même si sa qualité est jugée inférieure, a bénéficié d'une forte impulsion." Boeing ne s'y est pas trompé, qui a fait campagne sur l'idée que son appareil, plus petit, fera économiser 10 milliards de dollars (7,5 milliards d'euros) au contribuable américain. Hormis l'aspect protectionniste, l'administration Obama a fait de la rationalisation financière de l'armement un de ses chantiers prioritaires. "Equitable" Son secrétaire à la défense, Robert Gates, avait soutenu l'option EADS-Northrop il y a deux ans. Cette fois, il soutient la solution Boeing. Le porte-parole du Pentagone a estimé son nouvel appel d'offres "équitable" et s'est dit "déçu" par l'attitude du consortium euro-américain. Lorsque le Pentagone avait choisi l'appareil proposé par EADS-Northrop, en février 2008, il l'avait jugé "clairement le plus valable. (...) Gates est un animal politique au sang froid", commente M. Aboulafia. Le consortium a-t-il tiré un trait sur ses chances ou tente-t-il une dernière manoeuvre pour que le Pentagone "rééquilibre" son cahier des charges d'ici au 10 mai, date butoir pour déposer une offre ? Pour Loren Thompson, directeur du secteur défense à l'Institut Lexington à Arlington (Virginie), des dissensions de fond sont apparues entre EADS et Northrop une fois que le Pentagone a privilégié un appareil de moindre envergure pour un moindre coût. "EADS visait en priorité une implantation sur le territoire américain ; Northrop a commencé de voir s'accumuler les risques et s'éloigner les bénéfices. Les intérêts des deux sociétés ont divergé." Northrop, qui ne déposera pas de recours contre le nouveau cahier des charges, a sans doute déjà planifié d'autres objectifs commerciaux. Pour M. Aboulafia aussi, l'affaire paraît conclue. Le consortium euroaméricain "ne peut même plus espérer une grande victoire électorale républicaine en novembre. En situation de crise économique, les républicains ne pourront pas apparaître comme les défenseurs d'un projet "étranger" contre un appareil américain". Le représentant démocrate Norm Dicks (Etat de Washington) s'est ouvertement réjoui : "Ce sera un avion américain construit par une compagnie américaine avec des salariés américains..." Tout espoir est donc vain ? Pour la première tranche des 179 appareils, "oui", assure M. Aboulafia. Mais à terme, c'est 500 avions ravitailleurs qu'il faudra renouveler. "Les appels d'offres pour les tranches 2 et 3 du marché seront lancés dans 5 à 15 ans", prévoit-il. D'ici là, EADS peut rêver. [/quote][/quote]