[quote][b][url=/v3/forum/aviation-civile-17/topic/sikorsky-s-43-2488/?post=152647#post-152647]jff[/url] a dit le 01/12/2022 à 01:29 :[/b] En faisant un peu de rangement, j'ai déterré le numéro 10 de "Air Vintage", de Juillet 2021, avec un article sur les S-43 français. J'en profite donc pour enrichir la fiche de Jéricho.  - L'[u]Aéromaritime[/u] En tout, 5 Sikorsky S-43 volèrent sous les couleurs françaises. L’histoire commence en 1935, lorsque la compagnie de transport maritime "Les Chargeurs Réunis" veut créer une compagnie aérienne pour desservir les cotes de l'Afrique française, entre Dakar, au Sénégal, et Pointe-Noire au Congo. Cette compagnie, l'Aéromaritime, cherchant un hydravion moderne, se tourne vers Sikorsky, et acquiert d'abord un plus petit S-38, pour défricher la ligne, puis 3 S-43 en 1935. Les appareils sont rapidement construit par Sikorsky, et sont réceptionnés aux Etats-Unis en juin 1936. Démontés, ils sont chargés sur un cargo à destination de Marseille, où les mécaniciens de l'Aéromaritime les remontent. Un des appareils est testé par des pilotes du CEV, pour s'assurer qu'ils répondent aux normes française pour leur certificat de navigabilité. Ils reçurent les immatriculations : F-AOUK (c/n 4309), F-AOUL (c/n 4310), et F-AOUM (c/n 4311) En novembre 1936, le premier hydravions fut convoyé par la voie des air, via Oran, Casablanca, Agadir, Vila Cisneros, et finalement Dakar. Du fait de la guerre civile espagnole, les deux autres exemplaires ne purent suivre cette route, mais se virent obligés d'adopter une route terrestre, via les desserts algériens et maliens. A leur arrivée en Afrique, les S-43 firent d'abord des vols de reconnaissance sur le trajet Dakar - Pointe Noire, puis, le 1er mars 1937, assurent la première liaison Dakar - Abidjan, étendue à Pointe Noire, le 22 avril 1937. Le service hebdomadaire voyait le S-43 partir chaque lundi matin de Dakar, en correspondance avec le vol Air France venant de métropole, et après 3h15 de vol, se posait à Conakry. Après une courte nuit, il redécollait à 7h du matin, pour un vol de 2 heures jusqu'à Monrovia, puis, après avitaillement, pour Dakar. Le lendemain, nouveau départ très tot (6h30), pour ravitaillement à Takoradi (Gold Coast britannique), puis Cotonou, et finalement Douala, en début d'après midi. Le lendemain, le trajet l'emmenait vers Libreville, puis Port-Gentil, et enfin, Pointe Noire. Le vol retour empruntait le même itinéraire, avec un départ tous les vendredis. Les premiers mois, la ligne ne transportait que du courrier, mais, devant la régularité et la sécurité, l'emport de passagers fut autorisé dès septembre 1937. Les avions étaient le plus souvent aménagés pour seulement 8 passagers, afin de laisser plus de place pour le fret et la Poste, et permettre une plus grande autonomie. La majeure partie des autres S-43 étaient plutot aménagés pour 14 ou 15 passagers Devant le succès de cette ligne, l'Aéromaritime acheta un quatrième S-43 neuf (F-AQHY  c/n 4338), puis l'exemplaire norvégien de DNL, ré-immatriculé F-AREX (c/n 4312). L'entrée en guerre de la France en septembre 1939, puis la défaite de juin 40, amenèrent de profond changements, certains territoires restant fidèles à Vichy, d'autres ralliant la France libre. De plus, le survol des possessions britanniques n'était plus possible pour les appareils de Vichy. Le débarquement allié en AFN, et le ralliement des derniers territoires à la France libre, permis une reprise progressives des vols, d'abord entre Dakar et Cotonou, en janvier 1943, puis totalement vers Pointe Noire durant l'été 1943. En mars 1944, la rationalisation du réseau entraina la fusion de l'Aéromaritime, de Air France et des LAM (Lignes Aériennes Militaires) pour former les TAM : Transports Aériens Militaires. Au 31 mars 1945, 3 S-43 étaient encore en état de vol en Afrique, les deux autres étant arrétés et servant de stocks de pièces de rechange. Ceci témoigne de la robustesse et de la fiabilité de ces machines, qui opéraient dans un environnement hostile (humidité, chaleurs, salinité), et avec des conditions de maintenance difficiles. Les derniers exemplaires furent radiés en 1947, mais il est possible qu'ils ne volaient plus depuis quelques temps. A noter, que durant les presque 10 ans d'exploitation, aucun S-43 français ne subit d'accident. Cependant, un S-43B, de la Pan Am fut détruit en France, suite à un amerrissage raté en 1945, à Fort de France, aux Antilles (4 morts sur les 14 personnes à bord) Je n'ai trouvé aucune mention de quelconque S-43 capturé par les Allemands en Europe. Il est possible que un ou deux exemplaires aient été capturés par les Japonais aux Philippines, ou aux Indes orientales néerlandaises (actuelle Indonésie). Par contre, un autre opérateur militaire fut la Fuerza Aerea de Chile, qui, fin 1936, acheta 2 S-43 pour ouvrir la route sud, en direction de Magallanes. Le premier, baptisé "Chiloe" fut perdu sur accident en juin 1937 (avec la perte des 9 occupants), et le second "Magallanes" fut radié en aout 1941, après un atterrissage forcé. [u]Source [/u]: - Geoffroy BUSSY, "Sikorsky S-43 Baby Clipper", Air Vintage n°10, juillet 2021.[/quote]