[quote][b][url=/v3/forum/france-33/topic/nieuport-delage-nid42-4745/?post=149911#post-149911]jericho[/url] a dit le 12/05/2022 à 16:09 :[/b] Chasseur sesquiplan français, monoplace et monomoteur, des années 1920 En début d’année 1923, à la suite des récents progrès en aéronautique, le Service technique de l'aéronautique français (STAé) désire remplacer à partir de 1926 les Nieuport-Delage NiD.29, ainsi que les derniers chasseurs de la première guerre mondiale encore en service. Il lance un programme d’acquisition pour un appareil de type "C1", soit un chasseur monoplace. Les exigences sont une vitesse de 240 km/h à 5'000 mètres d’altitude et un armement constitué de quatre mitrailleuses approvisionnées de 500 coups chacune. De plus, l’appareil devra être équipé d’un des derniers moteurs développés en France, soit le Lorraine 12 W de 450 ch, le Gnome & Rhône Jupiter 9 de 420 ch ou l’HispanoSuiza V12 de 500 ch. Les constructeurs désirant participer à cet appel d’offre ont jusqu’à l’été 1924 pour construire un prototype, afin de le faire évaluer. Parmi les 30 concurrents inscrits, on trouve le Monoplan de Nieuport-Delage, muni d’ailes parasol. Il est de construction mixte, avec un fuselage en bois contrecollé, une voilure comportant deux longerons en duralumin, des nervures en contreplaqué et un revêtement entoilé. Dans un premier temps, l’avion conserve le moteur Hispano-Suiza 8Fb du NiD.29, protégé par un nouveau carénage, avec des prises d’air et un radiateur qui sont modifiés. L’empennage s’inspire de celui du NiD.29bis, mais sans quille ventrale ni compensation aérodynamique sur les gouvernes de profondeur. L’armement est constitué de deux mitrailleuses synchronisées installées dans le capot et de deux autres dans les ailes. Les réservoirs de carburant internes ont un volume total de 340 litres. Le constructeur lance la construction de deux prototypes, mais ce projet Monoplan est abandonné et les deux prototypes ne seront jamais terminés. En revanche, cette étude sert au projet NiD.42 dont la version sportive NiD.42S est la première à voler, motorisée par un Hispano-Suiza de 600 ch entrainant une hélice bipale. Les deux prototypes construits en 1923 sont munis d’ailes hautes contreventées de dimensions réduites. Aux commandes d’un des deux NiD-42S, Joseph Sadi-Lecointe est chronométré à 375 km/h le 15 février 1924. Il gagne la Coupe Beaumont en 1924 avec une vitesse moyenne de 311 km/h sur 300 km et 306,7 km/h sur 500 km, battant ainsi le record national sur ces distances. L’année suivante il remporte une nouvelle fois la Coupe Beaumont à la vitesse moyenne de 312 km/h. Au printemps 1924, c’est au tour de la version militaire développée spécialement pour répondre à la demande du STAé de prendre l’air. Désignée NiD.42 C1, elle est inspirée de la version sportive précédente, avec néanmoins plusieurs différences. Le moteur est un Hispano-Suiza 12Hb de 500 ch, les ailes reprennent la configuration parasol du projet initial, alors que l’empennage est désormais de forme elliptique. L’armement est constitué de deux mitrailleuses Vickers de 7,7mm synchronisées dans le capot et de deux mitrailleuses Darne de 7,7 mm installées dans la voilure. Le NiD.42 C1 est évalué en juillet 1924 à Villacoublay avec 11 autres prétendants présélectionnés, mais aucun des participants ne donne réellement satisfaction. Par conséquent, il est décidé de refaire des essais l’année suivante afin de laisser du temps aux compétiteurs pour qu’ils améliorent leurs appareils. En attendant la mise en service de ce futur chasseur, il est décidé de commander un nouveau lot de 400 biplans NiD.29 pour compléter les différentes unités de l’Aéronautique. Bien que ses performances soient très satisfaisantes, il est reproché au NiD.42 C1 d’être peu maniable, instable et de produire d’importantes vibrations dans certaines conditions de vol. Nieuport-Astra modifie son appareil en lui ajoutant de petites ailes en position basse, faisant ainsi du NiD.42 C1 un sesquiplan. Après ces modifications, il pèse une cinquantaine de kilogrammes de plus et perd un peu de vitesse, mais il gagne en stabilité, en maniabilité, et il ne vibre plus. Ses défauts corrigés, l’ingénieur Gustave Delage décide de construire d’autres exemplaires pour effectuer différents essais. Le second prototype est un biplace désigné NiD.42 C2, armé en plus d’une mitrailleuse sur affût en place arrière. Les troisième et quatrième prototypes, motorisés respectivement par un Lorraine-Dietrich 12Eb de 450 ch et un Hispano-Suiza 12Gb de 500 ch, sont désignés NiD.44 et NiD.46. Le cinquième prototype est mis à la disposition de Fernand Lasne, pour lui permettre de battre plusieurs records de vitesse. En automne, de nouvelles évaluations sont effectuées et le NiD.42 C1 est déclaré vainqueur. Le 4 décembre, une commande est passée à Nieuport-Astra pour un premier lot de … deux exemplaires de présérie. Une commande plus importante est prévue, mais il est demandé que des modifications soient apportées à ces exemplaires de série. Les ingénieurs de Nieuport mettent plus d’une année pour mettre en place les modifications sur ces appareils, temps durant lequel le STAé continue à tester les autres concurrents. Le 29 janvier 1927 une commande pour une première série de 25 NiD.42 est enfin passée, de même que pour un même nombre d’exemplaires de Gourdou-Leseurre LGL-32 et de Wibault 7, bien que ces derniers aient été moins bien classés. Une seconde série de 25 exemplaires est annulée au dernier moment, lorsqu’il apparaît clairement à son entrée en service à la fin de l’année 1927, que le NiD.42 C1 est déjà largement dépassé. Plusieurs avions dérivés sont ensuite développés. En 1926, une version munie de flotteurs asymétriques, désignée NiD-42H, est proposée à l’Aéronavale, mais cette dernière n’est pas intéressée et aucune commande n’est passée. Des modèles dérivés du de la version de base, nettement supérieurs et désignés NiD.52 et NiD.62, seront ensuite mis en service. La plupart des NiD.42 C1 sont modifiés pour correspondre au standard NiD.62, les autres sont retirés du service dès 1929. Après avoir évalué le NiD.42 en juin et juillet 1926, l’armée de l’air turque en commande 50 exemplaires. Cette commande est par la suite annulée, faute de moyens financiers. L’année suivante, le NiD.42 est déclaré vainqueur d’un concours organisé en Espagne et une licence de production est vendue à ce pays pour le modèle NiD.52, un appareil dont la structure est entièrement métallique. [u]Versions :[/u] Monoplan Nieuport-Delage : Projet à ailes parasol, motorisé par un Hispano-Suiza 8Fb de 380 ch, deux prototypes jamais achevés. Avion spécialement développé par Gustave Delage et Robert Duhamel, afin de répondre à l’appel d’offre du Service technique de l'aéronautique français (STAé) pour remplacer les Nieuport-Delage NiD.29 et les derniers chasseurs de la première guerre mondiale encore en service. Ce monoplan parasol est de construction mixte, avec un fuselage en bois de tulipier contrecollé et assemblé par collage. La voilure repose sur deux longerons en duralumin supportant des nervures en contreplaqué et un revêtement entoilé. Dans un premier temps, l’avion conserve le moteur du NiD.29, soit un Hispano-Suiza 8Fb de 380 ch protégé par un nouveau carénage. La prise d’air frontale du carburateur est remplacée par quatre petites prises d’air situées à l’avant du capot et deux radiateurs rectangulaires Lamblin sont positionnés en avant des jambes du train d’atterrissage. L’empennage s’inspire de celui du NiD.29bis, mais sans quille ventrale ni compensation aérodynamique sur les gouvernes de profondeur. L’armement comprend deux mitrailleuses synchronisées installées dans le capot et tirant à travers le disque de l’hélice, ainsi que deux autres dans les ailes. Trois réservoirs de carburant situés dans les ailes et le fuselage, permettent l’emport d’un total de 340 litres de carburant. Il est annoncé la construction de deux prototypes pour tenter de battre le record du monde de vitesse en mai 1923, avant de participer à la Coupe Beaumont. Finalement, ce projet de Monoplan n’est pas mené à terme et les deux prototypes en cours de montage ne seront jamais terminés. NiD.42S : Version sportive monoplan motorisée par un Hispano-Suiza de 600 ch ; deux exemplaires construits. La première version à voir le jour est le NiD.42S, soit la version sportive destinée à battre des records de vitesses et participer à des courses, comme la Coupe Beaumont qui doit avoir lieu à Istres. Les deux prototypes construits sont motorisés par des Hispano-Suiza de 600 ch. Ils se différencient du projet de monoplan à ailes parasol par son plan supérieur aux dimensions réduites posé sur le sommet du fuselage, ainsi que par ses radiateurs noyés dans l’extrados des ailes supérieures. Prévue pour le 14 octobre 1923, la course de la Coupe Beaumont est ajournée au 22 juin 1924 par ses organisateurs à cause de vents violents soufflants dans la vallée du Rhône. Le 15 février 1924, Joseph Sadi-Lecointe est chronométré à 375 km/h durant sa préparation à la course. Des cinq avions engagés dans la compétition, le NiD.42S de Sadi-Lecointe est le seul à parvenir à boucler les six tours de circuit. Il parcourt ces 300 km à une vitesse moyenne de 311km/h, puis effectue encore quatre tours pour battre le record sur 500km en les réalisant à une vitesse moyenne de 306,7km/h. Il bat ainsi le record national sur ces deux distances. Le 18 octobre 1925, toujours à bord de son NiD.42S, Joseph Sadi-Lecointe remporte une nouvelle fois la Coupe Beaumont à la vitesse moyenne de 312 km/h. NiD.42 C1 : Première version militaire, monoplace, motorisée par un Hispano-Suiza 12Hb de 450 ch, un prototype, cinq avions de présérie et 20 avions de série. Au printemps 1924, c’est au tour de la version militaire développée spécialement pour répondre à la demande du STAé de prendre l’air. Désignée NiD.42 C1, elle est inspirée de la version sportive précédente, avec néanmoins plusieurs différences. Le moteur est un Hispano-Suiza 12Hb de 500 ch, les ailes reprennent la configuration parasol du projet initial, alors que l’empennage est désormais de forme elliptique. L’armement est constitué de deux mitrailleuses Vickers de 7,7mm synchronisées dans le capot et de deux mitrailleuses Darne de 7,7 mm installées dans la voilure. Lors des évaluations effectuées en juillet 1924 à Villacoublay, le NiD.42 C1 est testé avec 11 autres prétendants présélectionnés. Selon les responsables de l’Aéronautique militaire, aucun des participant ne satisfait réellement et il est décidé de refaire des essais en 1925, afin de laisser du temps aux compétiteurs pour améliorer leurs appareils. Selon le rapport, le NiD.42 C1 affiche des performances très satisfaisantes, mais on lui reproche d’être peu maniable, instable et de produire d’importantes vibrations dans certaines conditions de vol. Bien que les concepteurs aient assuré aux pilotes que les "petites vibrations" n'étaient pas dangereuses du point de vue de la résistance de la structure, les pilotes refusent de considérer de telles conditions de vol comme normales. Nieuport-Astra modifie son appareil en lui ajoutant de petites ailes d’une surface totale de 4,25 m2 en position basse, faisant ainsi du NiD.42 C1 un sesquiplan. Ces différentes modifications augmentent sa masse d’une cinquantaine de kilogrammes et l’avion perd 10 km/h à 4000 mètres d’altitude, mais il gagne en stabilité, en maniabilité, et il ne vibre plus comme avant. Ses défauts enfin corrigés, l’ingénieur Gustave Delage décide de construire d’autres exemplaires pour effectuer différents essais. Le second prototype est un biplace désigné NiD.42 C2, alors que les prototypes 3 et 4 sont utilisés pour tester d’autres moteurs et sont désignés NiD.44 et NiD.46. Le cinquième prototype, enfin, est mis à la disposition de Fernand Lasne, pour lui permettre de battre d’autres records de vitesse. Le 29 août 1925 il porte le record de vitesse en circuit fermé sur 1’000 km à 248,35 km/h. Le 1er septembre il tient une vitesse moyenne de 249,62 km/h sur 500 km avec une charge de 500 kg et le 12 du même mois il vole à 218,83 km/h sur circuit de 1'500 km. Le 7 octobre il porte à 281 km/h le record de vitesse sur 100 km avec une charge de 250 et 500 kg et à 279 km/h celui de vitesse sur 200 km avec les mêmes charges. En décembre, de nouvelles évaluations sont effectuées et le NiD.42 C1 est déclaré vainqueur, mais seulement deux exemplaires sont commandés à Nieuport-Astra. L’Aéronautique militaire en aimerait plus, mais elle exige que des modifications soient apportées aux exemplaires de série afin de corriger certains défauts. Il faut plus d’une année aux ingénieurs de Nieuport pour mettre en place les modifications désirées sur ces appareils, temps durant lequel le STAé continue à tester les autres concurrents. Le 29 janvier 1927 une commande pour une première série de 25 NiD.42 est enfin passée. À son entrée en service en 1928, il est évident que l’appareil est déjà dépassé et le second lot de 25 appareils déjà commandé est annulé. NiD.42 C2 : Le second prototype est la version biplace, motorisée par un Hispano-Suiza 12Hb de 450 ch et armé en plus d’une mitrailleuse sur affût en place arrière. Second prototype, il est une des vedettes du Salon aéronautique de Paris de décembre 1924. L’aéronautique militaire ne désirant pas s’équiper de biplace, il est converti en monoplace afin de continuer les essais en vol. Selon certaines sources, deux exemplaires biplaces auraient été construits. Nieuport-Delage NiD.42H : Un prototype construit en 1926, semblable à la version C1, mais équipé de deux flotteurs asymétriques, proposé à l’Aéronavale. Fin 1925, Nieuport-Astra étudie une version du NiD.42 équipée de flotteurs, afin de la proposer à l’Aéronavale comme chasseur embarqué. L’ingénieur Bonnemaison, à Argenteuil, dessine des flotteurs asymétriques avec redan oblique, d’un volume de 2,3 m3 chacun et comportant des compartiments étanches. Achevé en septembre 1926, le NiD.42H C1 devrait voler à 250 km/h. Durant les essais effectués sur la Seine, il ne parvient pas à déjauger et se retourne lors du premier essai d’envol. Les tests ne sont pas poursuivis et l’appareil ne sera, bien entendu, jamais commandé par l’Aéronavale. Nieuport-Delage NiD.44 : Prototype motorisé par un Lorraine-Dietrich 12Eb de 450 ch, un exemplaire construit. Le NiD.44 est construit à partir de la troisième cellule de présérie du NiD.42, équipée à titre comparatif d’un moteur en W Lorraine-Dietrich 12Eb de 450 ch refroidi par un radiateur frontal en nid d’abeille. Il participe aux épreuves finales du concours de 1924, mais se classe 10e, donc assez loin du NiD.42. Nieuport-Delage NiD.46 : Prototype motorisé par un Hispano-Suiza 12Gb de 500 ch, un exemplaire construit. Le NiD.46 est construit à partir de la quatrième cellule de présérie du NiD.42, équipée à titre comparatif d’un moteur Hispano-Suiza 12Gb de 500 ch. Malgré une puissance supérieure et une masse plus faible, il montre des performances inférieures au NiD.42 et ne se classe que 5e du concours de 1924. [u]Utilisateurs militaires :[/u] France : 27 exemplaires en service au sein de l’Aéronautique militaire de 1927 à 1929. [u]Caractéristiques et performances NiD.42 C1 :[/u] Equipage : 1 Longueur : 7,50 m Envergure : 12,0 m Hauteur : 3,0 m Surface alaire : 30,90 m2 Masse à vide : 1'260 kg Masse maximale au décollage : 1'808 kg Moteurs : un Hispano-Suiza 12Hb de 336 kW (450ch) Vitesse max haute altitude : 265 km/h Vitesse de croisière : 233 km/h Vitesse ascensionnelle : 3,83 m/s Plafond opérationnel : 7'325 m Rayon d’action : 400 km Armement : 2 mitrailleuses Vickers synchronisées de 7,7mm dans le nez et deux autres mitrailleuses Darne de 7,7mm dans les ailes. [u]Liens internet :[/u] https://fr.wikipedia.org/wiki/Nieuport-Delage_NiD.42 https://en.wikipedia.org/wiki/Nieuport-Delage_NiD_42 https://www.aviafrance.com/nieuport-delage-nid-42-aviation-france-8525.htm https://www.hydroretro.net/etudegh/les_avions_nieuport-delage.pdf http://www.airwar.ru/enc/fww1/nid42.html[/quote]