[quote][b][url=/v3/forum/aviation-civile-17/topic/tu-154-2013/?post=137877#post-137877]clansman[/url] a dit le 02/11/2019 à 10:09 :[/b] Tupolev Tu-155 : Au milieu des années 1970, afin de faire face au choc pétrolier, le gouvernement soviétique lança des recherches sur les carburants alternatifs. Ils imaginèrent d'utiliser des carburants à base de cryogénie (-150°C), soit de l'hydrogène liquide (qu'on retrouve à bord de certaines fusées), soit du gaz naturel liquéfié (celui-ci étant alors non corrosif, non toxique et occupant 600 fois moins de place qu'à l'état normal). Entre autres avantages, un surcroît de performances et, à priori, une nette diminution de la pollution (rejet de dix fois moins de monoxyde de carbone par exemple si j'ai bien compris). De plus, Tupolev allait lancer dans les années 1980 un projet de bombardier hypersonique qui emploierait de l'hydrogène liquide : le Tupolev 360. Kouznetsov conçut et construisit le réacteur NK-88, un dérivé du NK-8 qui équipe entre autres l'Il-62 et le Tu-154 (dans la version NK-8-2 ou NK-82). Cependant, le NK-88 pouvait aussi fonctionner avec un carburant conventionnel. Un des premiers Tu-154 construits (un Tu-154B qui appartenait toujours à Tupolev), le CCCP-85035, fut sélectionné pour servir de banc d'essais volant du NK-88, qui remplaça le NK-82 d'origine du côté tribord. Une espèce d'antenne au sommet de la dérive (en réalité un système de ventilation) permet de distinguer cet exemplaire d'essai de ses congénères. Il fallut installer un réservoir spécifique de 17,5 mètres cubes, pressurisé, à l'arrière de la cabine des passagers. De nouvelles pompes centrifuges et des alarmes spéciales furent également montées. L'absence de stockages dédiés aussi bien en URSS que dans le reste du monde impliqua de concentrer les essais à Joukovski, où des réservoirs spécialisés furent construits et des camions spécialement aménagés mis en place. Pour des raisons de sécurité, les procédures d'avitaillement étaient soigneusement contrôlées : les Russes sont résistants au froid mais quand même. Désormais désigné Tu-155, il effectua son premier vol le 15 avril 1988 avec l'hydrogène liquide comme carburant, entre les mains d'Andrei Talalakin. Il s'agissait alors d'une première mondiale. Des essais furent effectués jusqu'à 7000 mètres d'altitude et 900 km/h, incluant redémarrage du réacteur en vol, pannes simulées, système d'extinction des feux. Cependant, le prix très élevé de l'hydrogène liquide et l'absence totale d'installations dédiées dans les principaux aéroports rendit nécessaire l'abandon de ce carburant, au bout de 5 vols seulement. Le gaz naturel liquéfié était plus prometteur en terme de disponibilité et de coût : par exemple, une tonne de GNL ne coûtait que 3000 roubles, tandis qu'une tonne de kérosène en coûtait alors 8000. Mais sa densité étant 6 fois moindre que l'hydrogène liquide, la température d'ébullition étant différente également, il fallait installer de nouvelles pompes. Le premier vol avec du GNL (gaz naturel liquéfié) eut lieu le 18 janvier 1989. Plus de 80 vols d'essai furent effectués avec ce nouveau carburant, menant à un total de 91 vols d'essai. Ces essais furent menés jusqu'à 13000 mètres d'altitude, et incluait le passage du GNL au kérozène (et inversement) en vol, procédure qui ne prenait que 5 secondes. Le Tu-155 fit des apparitions publiques à Bratislava, à Nice en octobre 1989, Hanovre en juillet 1990 et Berlin en juillet 1991. Les essais durèrent cinq ans, jusqu'en 1994 (bien qu'une source indique mars 1991 pour la fin des essais en vol). Mais la chute de l'Union Soviétique jeta un froid sur le programme. Depuis, l'unique Tu-155 est stocké sur Ramenskoye, la base de Joukovski. https://fr.wikipedia.org/wiki/Tupolev_Tu-155 https://www.avionslegendaires.net/avion-militaire/tupolev-154-careless/ https://en.wikipedia.org/wiki/Tupolev_Tu-155 http://www.ram-home.com/ram-old/tu-155.html https://web.archive.org/web/20130218231656/http://www.tupolev.ru/English/Show.asp?SectionID=82[/quote]