[quote][b][url=/v3/forum/europe-hors-france-30/topic/short-brothers-projets-divers-4396/?post=137117#post-137117]jericho[/url] a dit le 28/08/2019 à 16:21 :[/b] [b][u]Short Brothers P.D.9 :[/u][/b] Projet de bombardier stratégique britannique des années 1950, destiné à voler à basse altitude et propulsé par quatre réacteurs et deux moteurs-fusées. Après la seconde guerre mondiale, le développement de nouveaux intercepteurs et missiles air-air pouvant atteindre des altitudes de plus en plus élevées rendent les missions de bombardement à haute altitude de plus en plus risquées. Par conséquent, en juin 1951, l'état-major de la RAF fait part de son intérêt pour des bombardiers stratégiques capables de voler à très basse altitude, au-dessous de la zone de détection des radars, comme l’ont fait les Dam-Busters durant la guerre. Après des mois d’études, un groupe de travail annonce que l’appareil idéal devrait avoir une masse maximale d’au moins 90 tonnes, être propulsé par au minimum trois réacteurs, avoir une charge alaire importante, un rayon d’action de 4’633km, être ravitaillable en vol, emporter une bombe de 10'000 livres et être armé d’un canon en tourelle arrière pour son autodéfense. Selon l’exigence B.126 publiée ensuite, il devra également entrer en service au plus tard en 1962. Le constructeur Short Brothers examine quatre directions afin de répondre à cette demande, son but étant de ne pas proposer un avion possédant une charge alaire déraisonnablement élevée. La première idée est un avion muni d’ailes en Delta propulsé par quatre réacteurs Olympus. La seconde, également munie d’ailes en Delta, est propulsée par trois réacteurs Sapphire Sa.3 et à rayon d’action plus faible. La troisième configuration est équipée d’ailes "aéro-isocliniques" dont les extrémités mobiles servent à la fois d’ailerons et d’élevons et permettent de garder la même incidence quelle que soit la charge. La dernière étude, la moins conventionnelle, est un aéronef partiellement réutilisable constitué d’un avion de taille relativement petite formant la partie supérieure, le reste pouvant être largué en vol pour s’alléger. Le train d’atterrissage serait immédiatement abandonné, puis différentes parties des ailes une fois le carburant consommé et l’avion moins lourd, ensuite éventuellement des réacteurs et, pour finir, le fuselage et le reste des ailes une fois la charge offensive larguée, laissant l’avion piloté rentrer seul à la base. Cette dernière option est rapidement abandonnée : trop chère et la possibilité de ravitailler permet d’emporter moins de carburant si nécessaire. Les études montrent que si deux réacteurs peuvent suffire, quatre serait préférable pour garantir la sécurité de l’équipage, par conséquent la seconde formule est également écartée. Ce sera finalement l’aile en Delta tronqué qui est retenue pour le P.D.9, moins complexe à développer et plus rapidement disponible. Le poste de pilotage est équipé d’une verrière en goutte d’eau semblable à celle d’un chasseur sur la partie gauche pour protégé le pilote, alors que le navigateur bombardier se trouve assis plus bas dans le fuselage. Cette configuration du poste de pilotage est retenue pour diminuer les risques de collision aviaire. L’empennage en "T" est constitué d’une dérive en flèche surmontée d’un plan horizontal monobloc en Delta. La propulsion est assurée par quatre réacteurs Armstrong Siddeley Sapphire SA.7 et deux moteurs-fusées rétractables à l’arrière du fuselage. Deux réacteurs sont installés dans des nacelles situées en bout d’ailes et les deux autres sont montés dans l’emplanture des ailes. Comme les moteurs fusées, ces derniers ne sont utilisés que pour le décollage : par la suite ils sont arrêtés, leurs entrées d’air sont fermées, et seuls les réacteurs en bout d’ailes fonctionnent durant le vol de croisière. Les deux jambes du train d’atterrissage principal sont munies de quatre roue chacune, sur un seul essieu à l’avant et sur un bogie à l’arrière. Des balancines permettant de stabiliser l’avion au sol s’escamotent sous les nacelles-moteurs. La charge offensive, constituée de bombes, est emportée dans une soute ventrale. Pour son autoprotection, il est équipé d’une tourelle armée d’un canon Aden de 30mm, située en-dessous de la dérive, commandée à distance et dirigée par radar. De plus, une perche de ravitaillement en vol est prévue sur le côté gauche du nez. Après avoir examiné leurs études préliminaires, les ingénieurs de Shorts envisagent une approche étape par étape pour atteindre l’exigence B.126 dans son intégralité, la distance franchissable exigée n’étant pas encore atteinte. Le P.D.9 ne doit représenter qu’une phase intermédiaire dans ce projet, les études futures consisteront à augmenter le volume des réservoirs internes et optimiser la motorisation. Short présente tout de même son P.D.9 pour effectuer des missions avec un rayon d’action moins important, l’appareil pouvant être produit rapidement. La proposition est rejetée et le P.D.9 ne sera pas construit. [u]Caractéristiques et performances prévues :[/u] Equipage : 2 Longueur : 29,4m Envergure : 19,4m Surface alaire : 92,9m2 Masse maximale en vol : 88’450kg Masse maximale au décollage : 65’317kg Capacité des réservoirs de carburant internes : 74’010L Capacité totale en carburant : 153’431L Moteurs : 4 réacteurs Sapphire SA.7 de 48,9kN et deux moteurs-fusées de 44,4kN Vitesse max haute altitude: Mach 0.96+ Vitesse max basse altitude: Mach 0.96 Rayon d’action : 2’780km Armement : 4’536kg de bombes et un canon Aden de 30mm en tourelle arrière. [u]Source principale:[/u] British Secret Projects - Jet Bombers Since 1949; BUTTLER Tony,Midland Publishing.[/quote]