[quote][b][url=/v3/forum/%C3%A9tats-unis-34/topic/curtiss-jn-4-3629/?post=135320#post-135320]jericho[/url] a dit le 02/03/2019 à 11:34 :[/b] [b][u]Curtiss JN-4 "Jenny" :[/u][/b] Biplan multirôle américain de la première guerre mondiale. Dès 1913, Glenn H. Curtiss décide de se tourner vers les avions à hélices tractrices et engage le britannique Benjamin D. Thomas, qui travaille alors chez Sopwith. Après la conception du Curtis Model J, le Model JN est développé en réunissant les meilleurs caractéristiques des Model J et N. Cette série sera par la suite surnommée "Jenny" de par leurs lettres (JN) de désignation. Si le JN-1 est satisfaisant, le JN-2 se révèle rapidement comme instable et difficile à piloter. Destiné à l’origine pour la formation des jeunes pilotes, les six exemplaires commandés sont finalement utilisés dans une unité expérimentée, ce qui n’empêche pas deux crashes qui entrainent l’interdiction de vol des appareils restant. Par la suite, le JN-3 introduit de nouvelles modifications qui le rendent tout à fait opérationnel dans des conditions normales. En décembre 1916, alors que le JN-3 intéresse également le Royaume-Uni qui cherche des avions d’entrainement pour le Royal Naval Air Service (RNAS) et le Royal Flying Corps (RFC), Curtiss présente son JN-4, un appareil qui profite de l’expérience acquise avec les "Jenny" précédents. Il est muni de doubles-commandes permettant l’instruction et les deux membres d’équipage, assis en tandem dans deux cockpits ouverts séparés, sont protégés par des pare-brise. La puissance de son moteur Curtiss OX-5 V8 de 90ch et sa configuration offrent une puissance suffisante et une bonne manœuvrabilité pour un avion de formation et d’entrainement de base. Les 6’813 exemplaires construits ne sont généralement pas armés, mais certains sont ensuite équipés de mitrailleuses ou de rack de bombes pour l'instruction avancée au combat. De plus, le fuselage peut aisément être aménagé pour recevoir des équipements supplémentaires, et même emporter une civière, ce qui en fera le premier "avion-ambulance" de l’histoire. Si l’appareil est un succès, cette série de "Jenny" entraine le départ de Benjamin D. Thomas, qui reproche à Glenn H. Curtiss de se considérer un peu trop comme le concepteur de ces appareils. De plus, le tempérament de l’américain et ses façons de communiquer des idées en griffonnant sur divers supports, y compris les murs, ne conviennent pas à l’anglais. Malgré le départ de son concepteur phare du moment, les commandes affluent et obligent Curtiss à construire une deuxième usine à Buffalo (NY). Bien qu’elle soit la plus grande installation de ce type au monde, elle ne suffit pas à répondre à l’importante demande et, de novembre 1917 à janvier 1919, six fabricants participent à la production des différentes versions du JN-4. Le JN-4A est la version de série initiale, suivie par le JN-4B au moteur Curtiss OX-2 plus puissant pour l’US Army et l’US Navy. Le JN-4(Can) ou "Canuck" est une version canadienne intégrant plusieurs modifications, construite à 1’260 exemplaires par le Canadian Airplanes Ltd. pour la RFC au Canada, la RCAF et l’USAAC. La version améliorée américaine JN-4D est la plus produite avec plus de 2'800 exemplaires. Destiné à l’entrainement avancé et construite à 929 exemplaires, le JN-4H est motorisé par un Hispano-Suiza 8 V-8, construit sous licence, qui augmente la puissance disponible et la fiabilité. Si par la suite un seul prototype de JN-5H d’entraînement avancé est construit, sa version améliorée JN-6 munie de quatre ailerons est produite à 1’035 exemplaires pour l’US Army et 5 pour l’US Navy. Le JN-6H a donné de nombreuses sous-versions destinées à l’observation et à l’entrainement au pilotage, au bombardement et au tir. Avec un déploiement limité aux bases nord-américaines, aucun JN-4 n’a servi au combat en Europe, mais il reste l’avion américain le plus connu de la Première Guerre mondiale. Plusieurs "premières" ont été réalisées avec les JN-4 : En juillet et août 1917, des essais de communication par radiotéléphonie sont effectués à Langley à l’aide d’émetteurs-récepteurs vocaux sans fil conçus par les ingénieurs Lewis M. Clement et Raymond Heising de la Western Electric Company. Ces essais sont réalisés entre un poste au sol et un JN-4 spécialement équipé, puis entre plusieurs "Jenny" en vol équipés de ce dispositif. En mai 1918 ont lieu les premiers transports de l’U.S. Air Mail, avec les mêmes appareils. Pendant l'occupation d'Haïti par les États-Unis, au début de 1919 le Lieutenant des Marines Lawson H. Sanderson monte un canon de fusil devant le pare-brise de son JN-4, aligné dans l’axe de vol. Il l’utilise ensuite comme viseur de bombardement durant un raid en solitaire avec, sous le fuselage, un sac de toile contenant une bombe. Elle sera larguée sur les positions des rebelles haïtiens Cacos après une descente en piqué. Bien que son JN-4 se soit fait passablement endommager, ce qui semble être le premier "bombardement en piqué" de l’histoire est une réussite et, dans les années 1920, Sanderson développe de nouvelles techniques d’attaque en piqué pour permettre aux pilotes des Marines d’apporter un soutien aérien rapproché à l'infanterie. À la fin de la première guerre mondiale, on considère que plus de 95% des pilotes américains ont volés sur des "Jenny". L’US Army garde entre 200 et 300 JN-4 jusqu’en 1927, après les avoir modernisés et dotés d'un équipement standard au début des années 1920. Ils sont alors désignés JNS pour JN "Standardized". D’autres appareils, civils pour la plupart, sont ensuite modifiés pour recevoir un troisième siège, être équipés d’un second moteur ou même passer à une configuration monoplan avec des ailes parasols. Avec la fin du conflit et le retrait du service de centaines d’avions, de nombreux Jenny sont disponibles dans les surplus américains, sans parler des appareils produits à partir de pièces de rechange ou reconditionnées pour le marché civil au Canada et aux États-Unis. Des pilotes démobilisés trouvent un emploi dans des entreprises de postes aériennes, d’autres se lancent dans les spectacles de cirques aériens avec le surnom de "Barnstormers" ("ravageurs de granges"). Ces représentations aériennes, destinées généralement à promouvoir des sessions de baptêmes de l'air payants à l'intention des populations rurales, montrent des cascades extrêmement spectaculaires et dangereuses, comme marcher sur les ailes, sauter d'un avion à l'autre, embarquer à bord depuis une automobile de course, etc. Le plus célèbre d’entre eux est probablement Charles Lindbergh, qui effectue de nombreuses heures de vol à bord d’un JN4 acheté à très bas prix dans un surplus. Cet appareil est actuellement dans les collections du Cradle of Aviation Museum de Long Island (NY). Plus d’une trentaine d’autres JN-4, des JN-4C ou JN-4D originaux pour la plupart, sont encore visibles aux USA. Parmi ceux-ci, une douzaine est encore en état de voler et les autres sont exposés dans différents musées. [u]Versions militaires:[/u] JN-4 : Désignation de la série de base et version de production initiale. JN-4A : Version de série, basée sur le JN-4, équipée du moteur à piston Curtiss OX-2 de 90cv. Première version d’un Jenny produite à grande échelle aux USA avec 781 exemplaires construits. Très proche du JN-4, elle s’en distingue par un empennage aux dimensions plus importantes. JN-4B : Version équipée du moteur à piston Curtiss OX-2 ; 85 exemplaires construits (76 pour l’US Army et 9 pour l’US Navy). JN-4C : Deux appareils expérimentaux construits. JN-4 (Can) ou "Canuck" : Version canadienne basée sur le JN-3 et motorisée par un Curtiss OX de 90cv. La version canadienne du JN-4 possède une cellule plus légère, des ailerons sur les deux plans, une dérive plus grande et plus arrondie, ainsi que des ailes et des stabilisateurs horizontaux de formes différentes. Très utilisé par la Royal Flying Corps Canada et la RAF au Canada, il l’a moins été par l’US Army qui le considère comme pas assez robuste. Malgré ces critiques, sa structure s’est montrée suffisamment résistante pour qu’il soit équipé de skis afin d’être utilisé à partir de terrains enneigés. Le "Canuck" est également à la source de plusieurs "premières" canadiennes : le premier avion construit en grande série au Canada, le premier à franchir les Montagnes Rocheuses et le premier à être utilisé pour le transport du courrier. Au total, 1’260 exemplaires sont construits par Canadian Airplanes Ltd. JN-4D : Version améliorée équipée du système de contrôle du JN-4 "Canuck". Version la plus construite avec 2’812 exemplaires, motorisée par un Curtiss OX-5 de 90ch. JN-4D-2 : Prototype unique avec support de moteur modifié. JN-4H : Version de formation avancée motorisée par un Hispano-Suiza 8. Le nouveau moteur Hispano-Suiza 8 V-8 de 150ch, construit sous licence par Wright Aeronautical, offre une plus grande puissance et une meilleure fiabilité. Un réservoir additionnel permet d’augmenter la quantité de carburant emportée pour maintenir une endurance aussi bonne malgré une consommation plus importante. Les deux plans sont équipés d’ailerons. 929 exemplaires produits. JN-4HT : Version de formation de base à double commande. JN-4HB : Version d’entrainement au bombardement. JN-4HG : Version d’entrainement au tir à la mitrailleuse. JN-4HM : Version spécialement modifiée pour effectuer des essais de communication radio. Motorisés par un Wright-Hisso E de 112kW (150ch), six JN-4H sont convertis avec l’équipement radio nécessaire aux essais effectués en juillet et août 1917. Par la suite, ils sont également utilisés pour effectuer les premiers envois postaux de l’US Air Mail entre mai et août 1918. JN-5H : Prototype d’entrainement avancé, un exemplaire unique. JN-6 : Version améliorée basée sur le prototype JN-5H. Le JN-6 est équipé d’ailerons sur les deux plans. Un total de 1’035 JN-6 est construit pour l’US Army et 5 pour l’US Navy. JN-6H : Version améliorée du JN-6. JN-6BH : Version d’entraînement au bombardement. JN-6HG-1 : Version d’entrainement de base. Equipée de doubles commandes à partir de la production JN-6, cette version est construite à 560 unités, dont 34 pour l’US Navy. JN-6HG-2 : Version d’entrainement au tir à la mitrailleuse. Cette version à commande unique est destinée à l’entrainement au tir, 90 exemplaires produits. JN-6HO : Version d’entrainement et d’observation. Proche du JN-6H, 106 exemplaires livrés. JN-6HP : Version d’entrainement au combat aérien. Cette version à commande unique est destinée à l’entrainement au combat aérien et à la poursuite. JNS : Conversions effectuée au début des années 1920 permettant de standardiser les Jenny restant en service jusqu’en 1927. Twin JN : Version bimoteur du JN-4 muni d’ailes à l’envergure agrandie. Construite en 1916, cette version est destinée aux missions d'observation. Le Twin JN est muni d’ailes d’une envergure plus importante et d’une dérive semblable à celle du Curtiss R-4. Il est motorisé par deux moteurs à piston Curtiss OXX-2 installés entre les plans, de chaque côté du fuselage. L’avant de ce dernier est modifié afin de permettre à l’observateur de s’installer dans le nez pour une meilleure visibilité. Plusieurs de ces appareils sont engagés à la frontière mexicaine en 1916 et 1917 durant les affrontements entre l’US Army et l’armée mexicaine. Au total, huit Twin JN sont construits, dont deux pour l’US Navy. [u]Versions ou conversions civiles:[/u] Monoplan Allison : JN-4 Canuck dont les ailes sont remplacées par une aile parasol par la société Allison (Kansas), 1 conversion effectuée. Curtiss Special: Version monoplace plus petite, propulsée par un Curtiss OXX-6 de 30kW (74ch), conçue sur mesure pour Katherine Stinson en 1918 ; 1 exemplaire modifié. Ericson Special Three : JN-4 remis à neuf par Canadian Airplanes Ltd. Et désormais équipé d'un troisième poste de pilotage. Monoplan Hennessey : Conversion d’un JN-4 en monoplan par James R. Hennessey, en 1926, motorisée par un Curtiss OX-5 de 90ch et munie de trois places. Biplan Severski 1926 : Un JN-4 modifié en 1926 par la société Seversky pour recevoir un train d’atterrissage équipé de roues et de skis. Monoplan Sperry : Conversion proposée par la société Sperry qui remplace les ailes en biplan par une aile parasol. [u]Utilisateurs militaires :[/u] Argentine : 4 JN-4 en service au sein de l’aéronavale argentine (Aviación Naval Argentina) de 1924 à 1935. Australie : JN-4 (Can) en service au sein de l’Australian Flying Corps, plus en service. Brésil : JN-4D en service au sein de l’aéronavale brésilienne (Aviação Naval Brasileira), plus en service. Canada : JN-4 "Canuck" en service au sein du Royal Flying Corps Canada et du Royal Canadian Air Force. Cuba : JN-4 en service au sein de la force aérienne cubaine, plus en service. Royaume-Uni : Plusieurs centaines de JN-4 (Can) en service au sein du Royal Naval Air Service et du Royal Flying Corps, plus en service. République de Chine : JN-4 en service au sein de l’Armée Nationale Révolutionnaire, plus en service. USA : Des centaines de JN-4 dans l’US Navy, l’US Marine Corps et l’US Army jusqu’en 1927. [u]Caractéristiques et performances JN-4D :[/u] Equipage : 2 Longueur : 8,33m Hauteur : 3,01m Envergure plan supérieur : 13,28m Envergure plan supérieur : 10,57m Surface alaire totale : 32,75m2 Masse à vide : 630kg Masse maximale au décollage : 871kg Volume du réservoir de carburant : 80L Points d’attache : 0 Moteur : un moteur à pistons Curtiss OX V-8 de 90ch (67kW) Vitesse max basse altitude: 121km/h Vitesse de croisière : 97km/h Plafond opérationnel : 3’353m Endurance : 2h Rayon d’action : 193km Armement : Eventuellement une mitrailleuse sur affût circulaire desservie par l’observateur en place arrière, voire une mitrailleuse Vickers à l’avant tirant dans l’axe de l’appareil. [u]Liens internet :[/u] http://www.angelfire.com/fl4/andersen/TestHTML/JN-3.html https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Curtiss_JN-3.jpg https://en.wikipedia.org/wiki/Curtiss_JN-4 http://www.aviation-history.com/curtiss/jn4.htm https://www.glennhcurtissmuseum.org/the-jenny.php https://www.historynet.com/genesis-of-the-jenny.htm http://curtissjn-2.blogspot.com/[/quote]