[quote][b][url=/v3/forum/europe-de-lest-et-pacte-de-varsovie-32/topic/novi-avion-4109/?post=133317#post-133317]clansman[/url] a dit le 21/08/2018 à 11:22 :[/b] Refonte du texte, après les ajouts de Deltafan : Au début des années 1980, la Yougoslavie envisagea de remplacer ses MiG-21, et éventuellement ses J-21 Jastreb, par un nouvel avion, ce qui se traduit par "Novi Avion" en serbo-croate. Par ailleurs, la Yougoslavie avait une industrie aéronautique datant d'avant la seconde guerre mondiale, suffisamment compétente pour envisager d'être pratiquement indépendante et de n'avoir à importer que des avions de supériorité aérienne. Il lui restait donc à franchir ce dernier cap. C'est pourquoi elle lance le programme Novi-Avion en 1982. Le Novi-Avion devait donc être un appareil multi-rôle, de 4e génération et supersonique. Les missions attendues étaient la supériorité aérienne, la reconnaissance, l'attaque au sol et l'attaque anti-navires. Le Novi-Avion devait avoir une vitesse maximale tout juste inférieure à Mach 2, être très manœuvrant aussi bien en subsonique qu'en supersonique, être discret, faire appel aux matériaux composites, avoir des contre-mesures électroniques avancées et des commandes de vol électriques. Il devait emporter un canon de 30 mm et disposer de 11 points d'emport pour sa charge militaire. Il aurait certainement emporté des armes françaises, dont des missiles R550 Magic et Super 530 (voire, plus tard, des MICA). Il devait disposer d'un GPS et même d'un viseur de casque. Le VTI (Vazduhoplovno Tehnicki Institut, institut technique aéronautique) de Belgrade fut chargé de sa conception. Une vue d'artiste montre qu'elle remonte à au moins janvier 1983. Les concepts initiaux montrent un appareil à entrée d'air ventrale, proche du IAI Lavi contemporain. Le réacteur alors envisagé est un F404, un PW1120, un RB.199 ou encore un Snecma M88. Ce dernier moteur est finalement sélectionné et une version dédiée, le M88-Y (pour Yougoslavie) est alors proposée. Ceci entraîne une aide de la France (Dassault notamment) ainsi que de BAe, appelé comme consultant. Les sources diffèrent sur la participation française et anglaise à ce programme. Selon certaines, elle est resté limitée (par exemple aux parties les plus complexes comme le radar multi-modes), voire très limitée à des discussions préliminaires sur une future coopération. Même si le Novi-Avion finit par ressembler à un Rafale (en plus petit, monoréacteur et avec des ailes double delta), la conception serait entièrement yougoslave. Selon d'autres, elle a été plus poussée et le Novi-Avion s'est particulièrement appuyé sur le Rafale afin de réduire les risques. Le Novi-Avion fut mentionné pour la première fois en public lors d'un discours d'Antun Tus, alors chef d’État-major de la force aérienne yougoslave, en 1986. C'est cette même année que BAe et Dassault collaborent à des simulations. Un ancien membre du programme a plus tard prétendu qu'elles démontraient que le Novi-Avion était supérieur au F-16 en combat rapproché. Le Novi-Avion ne reçut jamais de désignation officielle. Les 2 concepts principaux (proche du Lavi ou du Rafale) furent testés en soufflerie. Les maquettes utilisées sont d'ailleurs tout ce qu'il reste du projet : l'une d'elle fut exposée lors du salon ILA 2012. 5 prototypes étaient prévus : 3 monoplaces et 2 biplaces, ces derniers préfigurant une version d'entraînement. En fait, pas moins de 9 versions monoplaces et 2 versions biplaces auraient été prévus. Au début du programme, le vol inaugural était prévu pour 1992 et l'entrée en service pour 1995. Les besoins de la force aérienne varièrent entre 150 et 250 exemplaires, pour se fixer finalement à 200. Le décalage subit par le programme donna finalement un premier vol pour 1995, et une production entre 1999 et 2009 pour les seuls appareils yougoslaves. Le coût de ces 200 appareils, entretien et exploitation sur 20 ans compris, avait été évalué à seulement 4 milliards de dollars. La Yougoslavie était tellement confiante en cet appareil qu'elle espérait en vendre plusieurs centaines d'exemplaires à l'exportation (entre 150 et 700 selon les projections). Les partenaires britanniques et français l'auraient évalués à 500 environ, avec comme principaux arguments son rapport qualité/prix et sa configuration monomoteur. En 1991, le projet était gelé et certaines parties, comme le cockpit, étaient en début de construction, laquelle est assurée par Soko. Cependant, le faible avancement du cockpit laisse à penser que les dernières dates prévues étaient encore trop optimistes. La guerre civile en 1991 mit un terme brutal au programme, qui est déclaré officiellement abandonné lors du salon du Bourget 1991. Il semblerait cependant qu'il serve de base à un avion biplace, dévoilé en 2015 et appelé "White Eagle".[/quote]