[quote][b][url=/v3/forum/histoire-et-actualit%C3%A9s-45/topic/la-guerre-du-chaco-563/?post=13069#post-13069]flying frog[/url] a dit le 20/03/2007 à 12:24 :[/b] La guerre du Chaco est un conflit largement méconnu. Pourtant, il s’agit là de la guerre la plus meurtrière du 20ème siècle en Amérique du Sud, puisque environ 100 000 personnes, pour la plupart des militaires, périrent au cours des violents affrontements qui opposèrent de 1932 à 1935 la Bolivie et le Paraguay. Cependant, pour bien comprendre les origines de ce conflit, il convient de revenir quelques années en arrière. De 1865 à 1870, le Paraguay livra une guerre féroce à trois de ses voisins, l’Argentine, l’Uruguay et le Brésil coalisés au sein de la triple alliance qui donna son nom à ce conflit particulièrement meurtrier au cours duquel, environ 70% de la population Paraguayenne périt. Le Paraguay finalement battu, passa du statut de pays parmi les plus vastes d’Amérique du Sud à celui de nation insignifiante, réduite à un territoire dont la surface ridicule n’était qu’un pâle reflet de sa gloire passée. De son côté, la Bolivie avait également subi une cuisante défaite mais, contre le Chili cette fois. En 1884, la victoire de ce dernier lors de la guerre du Pacifique avait privé la Bolivie d’accès à la mer, réduisant brutalement ses ambitions militaires et commerciales. La seule solution pour l’industrie et les commerçants Boliviens était désormais d’envoyer leur marchandise en Argentine où celle-ci, chargée à bord de navires Argentins, partait pour l’Europe. Cependant, ce panorama ne serait pas complet sans mentionner le statut de la région du Grand Chaco, un territoire situé au nord ouest de la capitale Paraguayenne Asunción et également situé à la frontière avec la Bolivie. Le statut de ce territoire avait toujours été, et ce depuis la fin de l’Empire Espagnol, un sujet de discorde entre les deux pays. En pratique, la région était habitée par les indiens Guarani Paraguayens et appartenait donc à priori au Paraguay. Toutefois, la Bolivie n’avait jamais accepté cet état de faits et avait cherché par tous les moyens à prouver que ce territoire lui revenait. De fait, la situation n’était pas vraiment claire. Pour couronner le tout, il se trouvait que le Chaco était bordé par le fleuve Paraguay, un court d’eau navigable et, par conséquent d’importance stratégique, tant au niveau commercial que militaire. Pour les Boliviens désormais sans accès à l’océan, une telle voie d’accès vers le reste de l’Amérique Latine, et par extension, vers la mer, était tout simplement capitale. Le débat n’en demeura pas moins pacifique, en tout cas jusqu’en 1928, lorsqu’on découvrit du pétrole à l’extrémité ouest du Grand chaco. Dés lors, la situation changea complètement de nature. Les Boliviens semblèrent brutalement prendre conscience des perspectives que pouvait apporter le contrôle d’un tel territoire, et aussitôt, leurs revendications devinrent beaucoup plus féroces et insistantes. En fait, les Boliviens espéraient trouver d’autres gisements de pétrole dans le Chaco même, de plus ils disposaient d’un pipeline pour acheminer leur pétrole, cependant, il leur manquait un port pour l’acheminer dans toute l’Amérique du Sud et, par extension dans le monde entier. Il était désormais primordial de contrôler le Chaco, et, du même coup les gisements potentiels et le fleuve sur lequel pourrait être battit le port destiné à acheminer l’hydrocarbure. Des combats eurent lieu en 1928 lorsque, les Boliviens tentèrent d’installer un avant poste sur le fleuve afin d’accéder à la mer. Les troupes Paraguayennes chassèrent rapidement les intrus les empêchant du même coup d’installer un fort frontalier. Dés lors, de nombreux raids et escarmouches eurent lieu. Les tentatives de négociations de la Société des Nations visant à instaurer une trêve se soldèrent par des échecs. En juin 1932, les véritables hostilités débutèrent. Très vite, les deux belligérants se retrouvèrent confrontés à des problèmes d’ordre logistique. Les marais, la jungle et la chaleur insupportable de la région rendaient les déplacements difficiles. Il était ardu de ravitailler les troupes convenablement dans ces conditions. Les animaux supportaient mal les rigueurs du climat. Les soldats pour leur part étaient confrontés à des conditions désastreuses. Beaucoup tombaient malades, d’autant que l’approvisionnement en nourriture était loin d’être parfait. Mais, avant d’aller plus loin, il convient de dire un mot des armées des deux pays. Des deux belligérants, le Paraguay était celui qui disposait des forces armées les plus réduites. A l’époque, le pays disposait à priori d’une armée permanente de 4000 hommes susceptible de passer à 24 000 en temps de conflit. En ce qui concerne les officiers, ceux-ci étaient le plus souvent formé en Argentine et au Chili. Certains éléments avaient même prit part à la Première Guerre Mondiale en tant que volontaires. Avant ce conflit, une mission militaire Allemande participait largement à la formation de l’armée Paraguayenne. En 1926, une importante mission militaire Française arriva au Paraguay prenant dés lors une part active à la formation des militaires Paraguayens. D’autre part, l’équipement des forces armées était particulièrement limité. Au début des années 1930, suite aux combats contre les Boliviens en 1928, une mission Paraguayenne fut envoyée en France et dans toute l’Europe pour acheter de l’équipement. Cette mission constituée de civils, sans véritable expérience des nécessités du terrain, acheta de l’équipement peu coûteux mais pas forcément adapté aux besoins des militaires. Ainsi furent acquis quelques 7000 fusils Mauser, environ 200 mitrailleuses légères Danoises Madsen et deux douzaines de mortiers Stokes-Brandt de 81mm certes moins chers que des canons de campagne mais également beaucoup moins efficaces. Par ailleurs, le Paraguay avait acheté au cours de la deuxième moitié des années 1920 quelques 10 000 fusils Mauser, des mitrailleuses légères Madsen et 32 mitrailleuses lourdes Browning aux Etats-Unis, huit obusiers de montagne Schneider modèle 1927 de 105 mm et 24 mitrailleuses de montagne furent acquis en France. Cependant, l’acquisition la plus importante pour le Paraguay fut l’achat, en Italie en 1930, de deux canonnières blindées. Les deux navires, le Paraguay et l’Humaitá jaugeant chacun 845 tonnes étaient en service avec l’Armada du Paraguay sur le fleuve du même nom. Les deux bâtiments étaient armés de deux canons, de trois mitrailleuses anti-aériennes et d’une paire de canon Bofors de 40 mm. L’aviation Paraguayenne était pauvrement pourvue. Au début des hostilités, elle disposait de sept chasseurs monoplaces monoplans à aile haute Wibault 73C.1 de construction métallique et d’un petit nombre de biplans monomoteurs biplaces de bombardement Potez 25A.2. Ces appareils étaient quasi obsolètes en 1932, de plus, le moteur Lorraine Dietrich 12eb de 450CV, refroidi par eau, équipant les deux types d’avions se révéla totalement inadapté au climat du Chaco. Le système de refroidissement était un véritable désastre et dans ces conditions, la disponibilité des machines Paraguayennes était limitée. Au bout d’un certains temps, il fallut même immobiliser les Wibault afin de maintenir les Potez en état de vol. Bon, je commence avec ça, mais rassurez vous, je balancerai le reste demain. :wink:[/quote]