[quote][b][url=/v3/forum/avions-sans-pilote-38/topic/sr-72-pour-de-vrai-intox-ou-imaginaire-journalistique-2632/?post=111675#post-111675]clansman[/url] a dit le 11/05/2015 à 07:38 :[/b] Projet de drone de reconnaissance hypersonique américain. Lorsque le SR-71 Blackbird fut retiré du service en 1998-1999, un pan entier de la reconnaissance stratégique venait de disparaître. Il restait les satellites, peu flexibles, les avions subsoniques tels que l'U-2, et les drones de reconnaissance dont l'essor commençait à peine. D'ailleurs, la quasi-totalité de ces derniers sont vulnérables et faits pour des endroits où la supériorité aérienne est déjà acquise, et la zone qu'ils couvrent reste limitée. On a donc fantasmé très tôt sur un successeur du Blackbird, encore plus performant que son grand frère, comme l'Aurora. D'autant plus que dans le même temps, les armes anti-satellites ou les radars capables de détecter des avions furtifs se développaient. Ce n'est pourtant que le 1er novembre 2013 que l'existence avérée d'un tel projet fut dévoilé conjointement par Aviation Week et Lockheed-Martin. En effet, les Skunks Works de Lockheed-Martin étudient un projet nommé SR-72, qu'Aviation Weeks a surnommé "Son of Blackbird". Celui-ci se présente, en 2015, comme un drone de 30 mètres de long, bimoteur et capable de voler à Mach 6, soit une vitesse hypersonique. Il doit aussi avoir la distance franchissable du SR-71. L'origine de ce projet remonte à 2006, lorsque Lockheed-Martin collabora avec Aerojet Rocketdyne sur le HTV-3X Blackswift, un appareil hypersonique à superstatoréacteur qui fut annulé en octobre 2008. Celui-ci tendait à démontrer qu'un statoréacteur pouvait commencer à fonctionner en-dessous de Mach 3. Le SR-72 se base aussi sur les données collectées par le projet HTV-2 mené en collaboration avec le DARPA, et très certainement sur le Boeing X-51A "Waverider" testé entre 2010 et 2013. Mais jusqu'à présent, le vol hypersonique n'a conduit qu'à des échecs. Par exemple, le HTV-2 a certes atteint Mach 20 en août 2011, mais la température atteignit 3500° Fahrenheit, ce qui endommagea son revêtement et conduisit à son auto-destruction au-dessus de l'Océan Pacifique. La grande difficulté du vol à Mach 6 est que le réacteur n'est efficace qu'entre une vitesse nulle et Mach 2.2, le statoréacteur à partir de Mach 3 jusqu'à Mach 6. Il faut donc combler ce fossé. Le challenge tourne donc autour d'un moteur capable d'englober des vitesses subsoniques, supersoniques et hypersoniques. On appelle cela un superstatoréacteur, ou statoréacteur à combustion supersonique (scramjet en anglais). Il devrait donc utiliser un système TBCC (turbine-based combined cycle, propulsion à cycle combiné basée sur un réacteur) utilisant une turbine pour les basses vitesses et un superstatoréacteur à hautes vitesses, utilisant les mêmes prises d'air et les mêmes tuyères mais avec deux conduits d'air distincts. En décembre 2014, la NASA a accordé à Lockheed-Martin un contrat de 892 292 dollars afin d'étudier la faisabilité et la viabilité d'un tel moteur. Lockheed-Martin n'a pas commenté cet événement, le montant par ailleurs étant plutôt faible. La construction d'un démonstrateur, optionnellement pilotable, devrait démarrer en 2018. Celui-ci devrait avoir une longueur de 60 pieds (18 mètres) et être motorisé par un de ces moteurs. Son premier vol est attendu pour 2023 et il devra démontrer qu'il peut voler à Mach 6 pendant plusieurs minutes. Lockheed-Martin prétend que le SR-72 pourrait être opérationnel dès 2030, et qu'il se baserait en partie sur des technologies existants déjà, comme certains réacteurs (Pratt & Whitney F100 ou General Electric F414). Le 13 novembre 2013, le général Mark Welsh, chef d'état-major de l'Air Force, révéla que l'USAF était intéressée par les capacités hypersoniques du SR-72. Celles-ci réduiraient le temps de réaction d'adversaires éventuels qui, dans les années 2020, pourraient produire et exporter des technologies aériennes très avancées qui surclasseraient l'actuel inventaire de l'USAF. De façon générale, le concept de furtivité sera dépassé et pour garder son avance technologique, l'USAF comptera sur l'invulnérabilité donnée par la vitesse : c'est le retour au concept même du SR-71 Blackbird. Cependant, la capacité hypersonique n'est pas encore disponible, et va peser lourdement sur le budget notamment d'acquisition. L'USAF souhaite cependant disposer d'un bombardier hypersonique, peut-être dès 2020. Si le SR-72 semble d'abord destiné à des missions de reconnaissance stratégique, il est aussi envisageable de l'équiper de missiles eux-même hypersoniques. Dans ce cas, n'importe quel point du globe pourrait être frappé en moins d'une heure. Outre le pari technologique risqué, le coût probablement très élevé qui en découlera, le SR-72 doit aussi compter sur le RQ-180 de Northrop-Grumman, bien plus simple et qui semble sur le point d'entrer en service en 2015. http://fr.wikipedia.org/wiki/SR-72 http://www.aerobuzz.fr/defense/article/avec-le-sr-72-lockheed-martin http://www.futura-sciences.com/magazines/espace/infos/actu/d/aeronautique-sr-72-avion-hypersonique-projet-50089/ http://www.gizmodo.fr/2013/11/04/sr-72-lockheed-martin-travaille-drone-espion-hypersonique.html http://en.wikipedia.org/wiki/Lockheed_Martin_SR-72 http://www.lockheedmartin.com/us/news/features/2013/sr-72.html http://www.popularmechanics.com/flight/drones/a24/sr-72-lockheed-hypersonic-drone/ http://www.flightglobal.com/news/articles/nasa-launches-study-for-skunk-works-sr-72-concept-407222/ http://defensetech.org/2013/11/04/lockheed-unveils-plans-for-sr-72/ http://www.batr.org/corporatocracy/052814.html http://www.defenceaviation.com/2013/11/lockheed-martin-sr-72-specification-technical-data.html[/quote]