[quote][b][url=/v3/forum/avions-sans-pilote-38/topic/gtd-21-370/?post=109379#post-109379]clansman[/url] a dit le 17/02/2015 à 10:03 :[/b] Le Lockheed D-21 était un drone de reconnaissance américain des années 1960. Dans les années 1960, les Skunk Works avait développé l'A-12, un avion de reconnaissance Mach 3 destiné à la CIA. Lorsque Gary Powers se fit abattre en 1960, diverses solutions furent étudiées. Kelly Johnson proposa notamment un drone à long rayon d'action réutilisant la technologie de l'A-12, le Q-12. Parmi les technologies réutilisées, on retrouvait l'emploi du titane et de matériaux RAM, une aile en double-delta et des caractéristiques furtives. Le 10 octobre 1962, l'USAF et la CIA demandèrent à creuser ce concept. Kelly Johnson prévoyait une vitesse comprise entre Mach 3,3 et 3,5, une altitude opérationnelle entre 27000 et 29000 mètres, et une distance franchissable de 5600 km. L'appareil devait emporter une simple caméra à haute résolution (moins de 15 centimètres), être largué du dos d'un A-12 à haute vitesse et haute altitude, effectuer un unique voyage préprogrammé, larguer sa charge utile à la fin de sa mission et s'auto-détruire grâce à un système placé sur l'extrados de la section centrale et de l'aile. Cette charge utile, placée à l'avant, pouvait éventuellement être récupérée en plein vol par un C-130 spécialement équipé. Il devait être propulsé par un statoréacteur, le RJ43-MA20S-4, dont la tuyère était conçue pour diminuer la signature infrarouge. Ce dernier est une version modifiée du RJ43-MA-11 propulsant le missile CIM-10 Bomarc. Ces modifications prirent en compte la nécessité de fonctionner à haute température et à haute altitude pendant 1 h 30. Celles-ci concernait un système de circulation d'air incorporé à la cellule afin de refroidir le moteur. Enfin, Honeywell s'occupait de l'avionique. La conception fut gelée en novembre 1962. Une maquette fut prête dès le 7 décembre 1962 : les tests de mesure de la section radar réfléchissante avaient déjà été effectués, et Marquardt avait testé avec succès le RJ43 modifié en soufflerie. La CIA fut dans un premier temps peu intéressée par le Q-12, lui préférant le U-2. L'USAF, elle, était plus enthousiaste, voyant aussi en cet appareil un éventuel missile de croisière. La CIA accepta finalement de se joindre au programme et Lockheed remporta un contrat de développement en mars 1963. Fin 1963, le drone fut redésigné D-21 et baptisé Tagboard. De même, les A-12 destinés à lancer l'engin furent désignés M-21. M renvoyait à "Mother" et D à "Daughter". 2 A-12, les 60-6940 et 60-6941, furent modifiés en biplace avec un pylone dorsal. Les essais de fixation commencèrent le 19 juin 1964. Les premiers tests en vol commencèrent le 22 décembre 1964, et le premier lancement eut lieu le 5 mars 1966 (avec un quart du carburant). Le D-21 resta quelques secondes très près du M-21, quelques secondes qui parurent une éternité à l'équipage... Le deuxième lancement (avec la moitié du carburant) eut lieu le 27 avril, et le D-21 atteignit une altitude de 90000 ft (27400 m) et une vitesse de Mach 3,3. Après un vol de 2200 km, la pompe hydraulique tomba en panne et le D-21 tomba tout court. Ce crash ne refroidit pas l'enthousiasme de l'USAF, qui commanda d'autres exemplaires du D-21. Un troisième vol eut lieu le 16 juin (le premier avec le plein de carburant), mais la capsule contenant l'appareil photograhique ne fut pas éjectée à cause d'une panne électrique. Un quatrième vol eut lieu le 30 juillet. Celui-ci tourna au désastre, le D-21 subissant une panne moteur et entrant en collision avec l'empennage du M-21. les 2 appareils furent détruits et si le pilote Bill Park survécut, l'officier de lancement Ray Torick en mourut. Cela entraîna la fin du programme "Tagboard" en août 1966. Mais il allait être suivi par un autre programme : "Senior Bowl". Johnson suggéra alors de larguer le D-21 à partir d'un B-52, et de lui ajouter une fusée à propergol solide. La dérive fut également agrandie de 20%. Le cône d'entrée d'air, jusqu'alors, mobile, fut rendu fixe. Cela donna le D-21B. 2 B-52H furent modifiés pour pouvoir emporter chacun une paire de drones, et les contrôler à distance y compris pour l'auto-destruction. La fusée était plus grande et plus lourde que le drone lui-même. La première tentative de lancement d'un D-21B eut lieu le 28 septembre 1967, mais le D-21B tomba du pylone avant que le B-52 n'atteigne le point prévu pour le lancement. Johnson en fut assez géné et reconnut que l'incident était "très embarrassant"... 3 lancements eurent lieu entre novembre 1967 et janvier 1968, sans être des succès complets. Lors d'un nouveau test le 10 avril 1968, le réacteur ne s'alluma même pas. Le 16 juin 1968, le D-21B accomplit son premier test avec succès, le vol ayant lieu comme prévu et la capsule récupérée. Les 2 vols suivants furent des échecs, mais le 4e vol, en décembre, fut un succès. Un test en février 1969, destiné à vérifier le système de navigation inertiel, fut un échec. 2 vols d'essais eurent encore lieu, en mai et en juillet, avec succès. Le D-21B fut utilisé de manière opérationnel. 4 vols eurent lieu entre le 9 novembre 1969 et le 20 mars 1971 au-dessus de la Chine et plus particulièrement du site de tests nucléaires de Lop Nor. Le 4200th Support Squadron de l'USAF prit les vols en charge à partir de Guam. Lors du premier vol, les Chinois ne repérèrent pas le D-21B, mais celui-ci ne put virer et continua tout droit avant de s'auto-détruire quelque part en Sibérie. Son destin ne sera d'ailleurs connu qu'en février 1986, lorsqu'un agent du KGB en donna un morceau à son homologue de la CIA. Lors du deuxième vol, le 16 décembre 1970, le D-21B revint mais la capsule fut perdue en mer. Le 4 mars 1971, le destroyer chargé de récupérer la capsule la fit couler en lui rentrant dedans. Le 20 mars 1971, le D-21B se perdit avant d'atteindre son but et aurait été récupéré par les autorités chinoises dans la province du Yunnan. Le 23 juillet 1971, le programme D-21B fut annulé, autant à cause des pertes que de l'apparition d'une nouvelle génération de satellites et du rapprochement de Nixon avec la Chine. 38 D-21 et D-21B furent construits de 1964 à 1967 et 21 utilisés en vol. Les 17 survivants furent stockés, d'abord à Norton AFB puis à Davis-Monthan à partir de 1976. Il resta secret pendant plus de 40 ans. Lorsque la base fut ouverte au public, ces appareils intéressèrent les spotters, et l'USAF les présenta comme des GTD-21B (GT pour Ground Training). Quand au D-21 récupéré en URSS, il fut copié par Tupolev pour proposer le Voron (corbeau). Celui-ci ne sera jamais construit. A la fin des années 1990, la NASA envisagea d'utiliser le D-21 pour des travaux sur les moteurs, mais elle lui préféra finalement un dérivé du X-43A. Au moins 13 appareils sont actuellement présentés au public, dont un au musée chinois de Pékin. Le Museum of Flight de Seattle montre l'unique configuration D-21 monté sur un M-21. http://fr.wikipedia.org/wiki/Lockheed_D-21 http://jpcolliat.free.fr/f12/f12-5.htm viewtopic.php?f=43&t=460 http://en.wikipedia.org/wiki/Lockheed_D-21 http://www.sr-71.org/photogallery/blackbird/d-21/ http://www.wvi.com/~sr71webmaster/d21~1.htm http://www.fas.org/irp/program/collect/d-21.htm http://www.spyflight.co.uk/d21.htm http://www.liveleak.com/view?i=801_1255106456 http://www.museumofaviation.org/D21.php[/quote]