UKRJET UJ-22 Airborne

Drone de reconnaissance, d’observation, de guidage de l’artillerie et d’attaque Ukrainien conçu au début des années 2020.

Développé par l’entreprise ukrainienne UKRJET, spécialisée dans la conception de drones aériens, l’UJ-22 Airborne est présenté pour la première fois au Salon international "Arms and Security 2020"… en 2021, après avoir été repoussé d’une année à cause de la pandémie de COVID19.

Sa configuration est assez conventionnelle pour un aéronef à ailes fixes. Le fuselage à section transversale carrée abrite, à l’avant, le moteur à essence deux temps qui entraîne une hélice tripale tractrice. En position centrale se trouve la soute pour les équipements de reconnaissance, observation, communication et détection. Les ailes, droites, sont en position haute. L’empennage est conventionnel. Le train d’atterrissage tricycle est fixe.

Un système d’UJ-22 comprend deux à trois drones, selon le choix de l’utilisateur, ainsi qu’une station contrôle au sol. UKRJET considère qu’il faut au minimum deux personne pour gérer le drone sur le terrain, tant pour le déploiement du système que pour son utilisation, une équipe de quatre personnes au total étant l’idéal. Les drones sont transportés démontés dans des malles dans lesquelles on trouve également un certain nombre de pièces de rechange diverses. L’UJ-22 peut être monté et rendu opérationnel en 10 minutes, auquel il faut parfois encore ajouter 3 à 5 minutes pour les réglages et introduire les coordonnées de la mission si besoin. La station de contrôle est généralement installée dans un véhicule tout-terrain, équipé du chauffage et de la climatisation, facilitant ainsi la mobilité du système. Le pilote dispose de manettes HOTAS (Hands-On-Throttle-And-Stick) qui lui permettent de piloter le drone comme un avion en se concentrant sur sa mission. Le deuxième opérateur s’occupe du système de reconnaissance et d’observation, ainsi que du largage de munition si l’appareil en est muni. Sur le véhicule, une antenne mobile permet le suivit de l’UJ-22, son guidage et la réception des images filmées en temps réel grâce à des ondes UHF cryptées dans les deux sens. Si, malgré toutes ces précautions, les communications avec la station de contrôle ou son GPS sont brouillées par des systèmes de guerre électroniques, le drone peut rejoindre sa base grâce à système de navigation inertiel qui est installé à bord. 

Le vol peut être piloté, effectué en mode semi-automatique ou entièrement automatique. Le rayon d’action du drone est d’une centaine de kilomètres, au-delà la communication n’est plus garantie. Cependant, son autonomie de 800 km lui permet d’effectuer des missions en mode automatique pour autant que l’opérateur ait entré dans le système, avant son décollage, les données du vol avec les points GPS sur lesquels il doit passer. Le décollage s’effectue de manière semi-automatique. Le constructeur prévoit une distance d’environ 100 mètres, bien qu’avec l’usage l’appareil prend l’air sur 50 à 60 mètres.

L'UJ-22 est présenté par son constructeur comme étant une plate-forme polyvalente capable de fonctionner tant de jour que de nuit et dans toutes les conditions météorologiques, ou presque, grâce à l’utilisation de caméras TV de 64 mégapixels et/ou IR thermique. Il peut également être équipé d’autres équipement de recherche et de détection. Ces équipements lui permettent d’effectuer des vols de reconnaissance et de surveillance pour aider les opérations humanitaires en cas de catastrophe naturelle. Durant les conflits militaires, il peut effectuer des missions de surveillance du terrain, de repérage et d’observation des positions ennemies, de guidage de l’artillerie et parfois d’attaque de ces positions. En effet, bien que ne pouvant pas embarquer une charge utile supérieure à 20 kg, depuis le début du conflit Ukraino-Russe en 2022 on voit des photographies d’UJ-22 avec des charges offensives sous le fuselage. Ces engins explosifs sont généralement des bombes non-guidées, des obus de mortier de 82 mm, des charges creuses de RPG-7 ou des grenades de lance-grenade développées par UKRJET. À noter qu’il emporte généralement jusqu’à six projectiles de RPG-7 ou quatre obus de mortier de 82 mm, soit dans les deux cas une charge offensive d’environ 12 à 13 Kg qui lui laisse la possibilité d’embarquer également une caméra. Selon les utilisateurs, ces charges non guidées larguées à une hauteur de 700 mètres ont une précision d’au moins 10 mètres. Pour des opérations à longue distance sur des cibles fixes, il est possible de charger jusqu’à 20 kg de charge offensive, mais au détriment des caméras (qui ne servent plus après 100 km) et de ne se baser que sur la position GPS pour mener les attaques. Si à la fin de la mission toutes les charges n’ont pas été larguées, il est possible de se poser avec, mais il est généralement préférable de s’en débarrasser durant le vol retour en survolant un endroit sûr.

L’UJ-22 est utilisé au combat par l’armée ukrainienne dès les premières semaines de l’offensive russe de février 2022. En février 2023, un drone UJ-22 est retrouvé dans une forêt à quelques mètres du grillage entourant des installations de Gazprom, à 460km de la frontière ukraino-russe et seulement 94 km de Moscou. L’hypothèse retenue est que son GPS n’était pas très précis et que l’appareil est descendu trop vite, percutant les arbres.



Versions :
UJ-22 : Version initiale de reconnaissance aérienne, d’observation, de guidage de l’artillerie et d’attaque.


Utilisateurs militaires :
Ukraine : Plus de 500 exemplaires au sein des forces armées ukrainiennes.


Caractéristiques et performances :
Longueur : 3,30 m
Envergure : 4,60 m
Masse maximale au décollage : 85 kg
Charge utile : 20 kg
Vitesse max basse altitude : 160 km/h
Vitesse de croisière : 120 km/h
Plafond opérationnel : 6'000 m
Autonomie : 800 km
Rayon d’action avec transmission de données en temps réel : 100 km
Endurance : 6h40
Distance franchissable : 800 km
Distance de décollage : 60 m
Distance d’atterrissage : 60 m
Armement : bombes non-guidées, obus de mortier de 82 mm, charges creuses de RPG-7 ou des grenades de lance-grenade développées par UKRJET ; généralement six projectiles de RPG-7 ou quatre obus de mortier de 82 mm.



Liens internet :
https://ukrjet.ua/eng

https://www.ukrspecexport.com/uploads/redactor/3%20USE_UMEX_Airborne_PRINT.pdf

https://www.militaryfactory.com/aircraft/detail.php?aircraft_id=2464

https://www.globalsecurity.org/military/world/ukraine/uj-22.htm

https://uk.wikipedia.org/wiki/UJ-22_Airborne_(%D0%91%D0%9F%D0%9B%D0%90)

https://aviation-safety.net/wikibase/277653

L'UJ-22 sur le site.

Merci pour ces éléments sur cet appareil peu connu (et pourtant, 500 appareils, ce n'est pas rien !).
On imagine toutefois pas mal les limites de ses capacités dès qu'il n'a plus de caméra : vu la charge emportée, la précision du GPS risque d'être bien insuffisante (surtout au vu des projectiles utilisés).

Pour moi, l'usage massif de drones à bas coût est vraiment l'une des grandes leçons de cette guerre d'Ukraine, avec le retour en force de l'artillerie (vraiment la reine des batailles) et le maintien des chars de combat (qui n'est pas central, mais qui est toutefois indispensable).

Merci pour ces éléments sur cet appareil peu connu (et pourtant, 500 appareils, ce n'est pas rien !).

ça m'a aussi étonné, mais c'est bien les chiffres avancés par plusieurs sources.

On imagine toutefois pas mal les limites de ses capacités dès qu'il n'a plus de caméra : vu la charge emportée, la précision du GPS risque d'être bien insuffisante (surtout au vu des projectiles utilisés).

On est bien d'accord. Peut-être qu'il largue ses charges à quelques 1/10 de secondes d'intervalle pour augmenter les chances de toucher? Si on prend les obus de mortier lâchés à une seconde d'intervalle, à sa vitesse ça fait un obus tous les 33 mètres environ, de quoi "traiter" une centaine de mètres.

Par contre, je n'ai pas plus de précisions quand il vole en mode "kamikaze" comme à la fin du mois passé. Sachant qu'il ne pourra pas revenir, que vont-ils mettre comme charges offensive? La même chose, larguées légèrement décallées ou le charger carrément de 20 kg de plastic ? 

Pour moi, l'usage massif de drones à bas coût est vraiment l'une des grandes leçons de cette guerre d'Ukraine, avec le retour en force de l'artillerie (vraiment la reine des batailles) et le maintien des chars de combat (qui n'est pas central, mais qui est toutefois indispensable).

Je rajouterai aussi la vulnérabilité des hélicoptères quand ils ne sont pas utilisés de façon correctes et l'importance de l'instruction (principalement les limites du commandement vertical par rapport à l'improvisation et l'adaptation à une situation au sein des unités).