Lockheed P-7

  • Projet d’avion de patrouille maritime américain des années 1980, de configuration proche du Lockheed P-3 Orion.

    Au milieu des années 1980, l’US Navy planifie le remplacement d’un grand nombre de Lockheed P-3 Orion qui devraient arriver à la fin de leur vie opérationnelle dans les années 1990. Afin de limiter les coûts, l’US Navy envisage une version modernisée du P-3, capable d’emporter une charge offensive plus importante et surtout équipée d’une avionique modernisée. Désignée P-3G, cette version doit être commandée à 125 exemplaires livrables entre 1996 et 2001. Ne souhaitant pas attribuer un contrat à Lockheed sans concurrence, durant le premier trimestre 1987 l’US Navy élargi le champ de la concurrence pour inclure également les avions commerciaux modifiés. Pour ce programme d’acquisition dénommé P-7A" LRAACA "(Long-Range Air ASW-Capable Aircraft), trois concurrents se présentent :
    - Lockheed, avec un P-3 amélioré (P-3G)
    - Boeing, avec une cellule de Boeing 737 modifiée.
    - McDonnell Douglas, avec une cellule de MD-90 modifiée.

    En octobre 1988, Lockheed est annoncé vainqueur, sa proposition étant jugée techniquement supérieure, moins onéreuse et d’une approche technique moins risquée que les deux autres. La Commission d’acquisition de la défense américaine (DAB) recommande l’élaboration à grande échelle du LRAACA en janvier 1989, les coûts prévus sont d’environ 600 millions de dollars, avec une limite de coûts maximale de 750 millions de dollars.

    Le P-7 est conçu à partir d’une cellule agrandie du P-3C d'origine, avec un fuselage allongé de 2,40 mètres et une envergure de 2,10 mètres plus importante. Les ailes droites et effilées sont en position basse. Leur section centrale est rallongée pour éloigner les moteurs du fuselage et réduire le niveau de bruit dans la cabine. L’empennage est conventionnel, avec une dérive moins haute, mais dont la surface est augmentée d’environ 25%. La propulsion du P-7A doit être assurée par quatre turbopropulseurs General Electric T407-GE-400 équipés d'hélices à 5 pales. Le train d’atterrissage tricycle est entièrement escamotable.

    Les plans initiaux comprennent la mise à jour de l'équipement électronique du P-3C (Update IV) par Boeing. Le poste de pilotage doit être équipé de huit écrans à tube cathodique et d'un HUD escamotable pour le tir. Parmi les équipements de recherche, on peut citer le radar de recherche, le détecteur d’anomalie électromagnétique (MAD) et les capteurs électro-optiques et infrarouges. Pour sa protection, il est équipé de lance-leurres thermiques et électromagnétiques, de récepteurs d’alerte radar, d’écrans de déviation laser sur les vitres et d’un dispositif de suppression des infrarouges sur les gaz d'échappement des moteurs. Le principal capteur de détection de sous-marin est constitué de sonars, équipés de bouées, largués par l’avion et transmettant en temps réel à ce dernier les mesures effectuées. Le P-7A devrait pouvoir en emporter 112 dans les tubes lanceurs, plus 38 en réserve. 150 autres pourraient être également transportés dans 10 nacelles sous les ailes. Une soute à bombes située dans le fuselage permet d’emporter jusqu’à 3’400 kg d'armes diverses, en plus des 12 points d’emport sous les ailes.

    En novembre 1989, Lockheed annonce un dépassement de coût de 300 millions de dollars en raison du calendrier serré et de problèmes de conception et d’intégration des différents systèmes. Le 20 juillet 1990, la marine américaine met fin au contrat du programme P-7A, invoquant l'incapacité de Lockheed à réaliser des progrès suffisants vers l'achèvement de toutes les phases du contrat. Le programme est finalement annulé par le DAB à la fin de 1990, Lockheed ne pouvant en aucun cas présenter les deux prototypes promis pour 1992. Autre cause probable de cette annulation, bien que rarement citée, est la chute de l’URSS et la fin de la guerre froide qui entraîne une baisse des budgets militaires et la réduction des flottes aériennes.

    Cette décision laisse l’US Navy sans programme de remplacement pour son P-3. La mise à niveau de l'avionique proposée par Boeing (Update IV), un élément important du P-7A, est prévu d’être appliqué à 109 P-3C, mais ces travaux sont également annulés en 1992. Cette annulation a également des répercutions au Royaume-Uni où le Nimrod MR2P devait être remplacé par le P-7A. L’annulation de ce dernier contraint le ministère britannique de la Défense à émettre l'exigence SR (A) 420 relative au remplacement d'un aéronef de patrouille maritime (RMPA).

    Il faudra attendre 2013 et l’entrée en service du Boeing P-8 "Poseidon" pour voir enfin un remplaçant au Lockheed P-3.


    Versions :
    P-7A : Version initiale du projet.


    Utilisateurs militaires :
    Aucun.


    Caractéristiques :
    Equipage : 13 (voir plus)
    Longueur : 34,34m
    Envergure : 32,49m
    Hauteur : 10,03m
    Surface alaire : 133,6m2
    Masse à vide : 47’627kg
    Masse normale au décollage : 74’843kg
    Masse maximale au décollage : 77’723kg
    Points d’emport sous les ailes : 12
    Moteurs : quatre turbopropulseurs General Electric T407 d’une puissance unitaire de 4’500kW.

    Performances :
    Vitesse max haute altitude: 660km/h
    Distance franchissable : 3’975km

    Armement :
    Torpilles, charges de profondeurs, missiles antinavire, etc.



    Liens internet :
    https://en.wikipedia.org/wiki/Lockheed_P-7

    https://fas.org/man/dod-101/sys/ac/p-7.htm

    https://www.nytimes.com/1990/07/21/business/disputed-lockheed-contract-is-canceled-by-navy.html

    https://www.realcleardefense.com/articles/2017/08/30/when_asw_didnt_matter_112186.html
    " J’ignore la nature des armes que l’on utilisera pour la troisième guerre mondiale. Mais pour la quatrième, on se battra à coup de pierres."  A. Einstein       "Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles."  Max Frisch
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    " J’ignore la nature des armes que l’on utilisera pour la troisième guerre mondiale. Mais pour la quatrième, on se battra à coup de pierres."  A. Einstein       "Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles."  Max Frisch
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